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07/03/2016

Bois d'arcy L'Autre magazine n°14 (mars 2016)

Comment remplir chaque mois 20 pages quand il n’y a pas assez de sujets à traiter ? A Bois d’Arcy ce n’est pas un problème : pour boucher les trous, prenez une bonne grosse dose de « numérique », un peu de « police municipale », une « 1ère fleur au concours des villes fleuries »… et surtout des tonnes de critiques à l’égard de l’ancien maire et de l’Etat… Saupoudrez de quelques mensonges (toujours les mêmes) et le magazine est bouclé. Il est indigeste mais ce n’est pas grave : la seule chose qui compte est de faire la promotion de l’équipe municipale et de son maire.

 

Page 3, éditorial : tout en finesse !

Le maire consacre une page entière à attaquer le gouvernement, sans se préoccuper du fait qu’il s’adresse à l’ensemble des Arcisiens… qui n’ont pas forcément les mêmes opinions que lui. Sans se soucier non plus du fait que ses écrits partisans et caricaturaux sont financés par nos impôts.

Les attaques sont toujours les mêmes et concernent la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités. Tout le monde a bien compris le but de cette manœuvre : faire croire que P. Benassaya et son équipe ne sont pas responsables des hausses d’impôts et de tarifs que subissent les Arcisiens.

Mais cette fois, le maire se surpasse dans la caricature et les amalgames : il prétend que l’Etat « punit » les bons gestionnaires en leur retirant de l’argent pour le donner aux mauvais élèves… Et à qui « profite le crime », demande le maire, avec le sens de la mesure qu’on lui connait ? Principalement à la Seine Saint-Denis, nouveau bouc émissaire depuis les élections régionales !

Benassaya connait sûrement le budget de ce département dans les moindres détails puisqu’il l’accuse d’avoir « un train de vie inconsidéré fait de dépenses somptuaires et de clientélisme politique bien ciblé »… Il faut oser de la part d’un maire qui vient de dépenser près de 50 000€ pour ses vœux et qui passe un contrat de 27000 € pour des vidéos mensuelles de 5 minutes appelées pompeusement « Bois d’Arcy Web TV ».

La nouveauté cette fois est que le maire évoque les baisses de dotation du département des Yvelines, présenté évidemment comme un département « bien géré »… La raison est très simple : les propriétaires Arcisiens vont payer 140 € d’impôt supplémentaire sur la part départementale de leur taxe foncière. Cette mesure a été votée par notre maire-conseiller départemental. Or cela va s’ajouter aux 120 € minimum que nous allons encore payer en 2016 sur la taxe d’habitation (l’abattement ratiboisé par l’équipe majoritaire est resté à 5% cette année). 260 euros de plus en 2016, excusez du peu ! Alors le maire met les bouchées doubles car il sent bien que les Arcisiens vont être très mécontents. Conclusion : c’est pas moi, c’est l’autre, comme d’habitude !

Et pour parfaire le tableau, le maire en rajoute dans l’autosatisfaction (c’est permanent) : « les élus majoritaires ont réalisé de véritables prouesses budgétaires… » Oui, on a vu : augmentation massive des tarifs et des impôts, baisse des subventions, suppression d’un grand nombre de manifestations… mais augmentation des dépenses de com et de train de vie… c’est ce que le maire appelle « une gestion vertueuse »…

Bien entendu nous ne sommes pas oubliés : pas de numéro du magazine sans attaque contre l’ancien maire et son équipe, c’est obsessionnel. Le maire s’essaye encore à l’humour, toujours avec finesse : « Si on avait su, on aurait poursuivi la fuite des dépenses, continué à creuser les déficits et augmenté les impôts comme par le passé »… Remarquez qu’il en profite aussi pour affirmer qu’il n’augmente pas les impôts… mensonge repris quelques lignes plus bas : « cette année encore, nous n’augmenterons pas les impôts ».

On dirait que le maire n’a pas conscience que ces mensonges exaspèrent les Arcisiens Pourtant il a eu l’occasion de le constater lors de l’émission que lui a consacrée TVFil le 12 février dernier (la vidéo est visible sur le site de la Ville).  Le journaliste a présenté à P. Benassaya un micro-trottoir réalisé à Bois d’Arcy. Une dame, mécontente, a pu ainsi dire que ses impôts avaient bien augmenté de « 125 euros »… Croyez-vous que cela a dérangé notre maire ? Pas du tout ! Avec aplomb, il a commenté : « C’est pas nous, Madame »…Quand on vous dit que rien ne le dérange ! De même, parmi les Arcisiens interrogés sur le maire, on trouve un de ses adjoints… sans que ce dernier ne précise sa fonction ! Croyez-vous que P. Benassaya aurait, par honnêteté, précisé ce fait au journaliste en train de l’interviewer ? La réponse est non. Mais cela n’empêche pas la page Facebook de la Ville de présenter ainsi cette interview, en toute indépendance bien entendu :

annonceTVFIL12fev2016.png

« Sincérité, simplicité, émotion… »… un bon coup de brosse à reluire, comme on le voit. On voit bien à quoi servent les réseaux sociaux en mairie.

Mais revenons à cet éditorial. Le maire conclut avec un autre message politique à peine dissimulé : « nous mettons tout en œuvre pour assainir nos finances et résister à la punition que nous inflige l’Etat. Un jour prochain, je l’espère, cette punition sera levée… » Suivez son regard… ce jour « prochain » c’est bien entendu l’élection présidentielle. Si l’on comprend bien, il suffirait d’un changement de majorité présidentielle pour que de nouveau les dotations de l’Etat augmentent ? A qui espère-t-il faire croire cela ? Les dotations de l’Etat ont commencé à baisser en 2010, sous la présidence Sarkozy : la dotation pour Bois d’Arcy est passée de 3 119 000€ à 2 481 000 €. Remarquons d’ailleurs que Claude Vuilliet s’était bien gardé de tout commentaire politicien à l’époque dans le journal municipal… Autre temps, autre maire, autre style, autre conception de la démocratie.

Terminons enfin par cette petite phrase qui n’a l’air de rien mais qui est lourde de sous-entendus ; « « jusqu’à quand pourrons-nous tenir face à cette pression ? »… autrement dit quand devrons-nous augmenter les taux d’imposition ? La réponse est déjà connue : l’année prochaine, en 2017. Le maire pourra alors encore accuser le gouvernement. Et s’il y a un changement de majorité présidentielle et que les dotations ne remontent pas ? Ce sera alors à cause de « l’héritage », bien entendu. Vous pouvez le constater, nous sommes déjà en mesure de vous donner la ligne éditoriale du magazine de Bois d’Arcy, sous sa forme actuelle, pour les années à venir… jusqu’en mars 2020, tout au moins.

 

Page 5 : Bois d’arcy « ville numérique »

Une page entière pour nous répéter comme chaque mois que la Ville est « moderne », « connectée », etc… Avec la « nouveauté » du mois : Bois d’Arcy a reçu « sa 1ère @ au concours des Villes et Villages internet », comme le dit le maire dans son éditorial page 3, confondant le concours des Villes fleuries avec l’association des « Villes Internet ».

D’ailleurs il ne s’agit pas ici d’un concours mais d’un label donné aux villes qui en font la demande en adhérant à ladite association. Comme nous l’avons déjà dit, Bois d’Arcy paye 700 euros par an pour être membre de cette association et obtenir son premier@... Le montant de la cotisation est de 0,05 € par habitant Mais ne comptez pas sur le magazine pour vous l’apprendre, non il préfère consacrer sa 4ème de couverture à « Bois d’Arcy Ville numérique » et « sa  1ère récompense pour la qualité de son action numérique »…C’est plus vendeur.

Nul doute que l’année prochaine nous obtiendrons un 2ème @ et ainsi de suite… De bien belles pages à venir pour le magazine.

N’oublions pas le coup de pied à l’ancien maire, au passage : « Depuis deux ans, la révolution technologique a fait son entrée à Bois d’Arcy »…« Révolution », pas moins, comme si le site internet, le portail famille, les TNI n’existaient pas avant 2014 ! Rappelons juste que le premier TNI a été installé en 2010 à l’école Vigée-Lebrun. Mais le sens de la mesure, une fois de plus, n’est pas connu au service propagande de la ville. Le plus important est de faire croire qu’avant 2014 on s’éclairait encore à la bougie dans notre cité.

 

Pages 6 et 7, les conseils de quartier

Les Conseils de quartier ? Pourquoi pas… mais vont-ils se réunir autant que les commissions municipales ? Certaines ne se sont jamais réunies, d’autres une seule fois. Or chaque commission est associée à un comité consultatif de 8 Arcisiens… Qu’apporteront donc les Conseils de quartier ? Et si on commençait par faire « vivre » les commissions et leurs comités consultatifs ?

On peut par ailleurs douter de l’utilité des conseils de quartier quand on voit qu’ils sont réunis « sur demande du maire », qu’ils sont présidés par un élu « nommé par le maire » (les membres de l’opposition seront-ils concernés ?), que 3 « personnalités locales » désignées par le maire y siègeront… Il restera 6 particuliers tirés au sort, certes.

Et quel sera le rôle de ces conseils de quartier ?

  • « Formuler un avis, sur demande du maire, sur des actions ou projets municipaux »…Quelle autonomie ! Quelle indépendance !
  • « Formuler au conseil municipal des propositions sur tous les sujets de nature à améliorer la qualité de vie »… Les impôts en feront-ils partie ?

Dans tous les cas, chacun pourra juger sur pièces. Une remarque pour finir sur ce sujet : dans les 2 pages consacrées aux conseils de quartier, il n’est nulle part fait mention du Conseiller municipal délégué (et donc indemnisé) en charge de ce dossier depuis 2014. Comment se fait-il qu’on ne lui donne pas la parole ? Pourquoi son nom n’est-il pas cité ? Est-ce un privilège réservé au seul adjoint aux finances, qui a droit à sa photo presque chaque mois ?

 

Page 8 : le conseil municipal du 16 février

Nous avons abordé les points les plus importants de ce conseil dans notre dernier article.

Notons simplement que la présentation du PLU ne fait aucune mention des projets de construction carrefour du Puits (350 logements en partie à la place de la Gendarmerie) et au centre ville (305 logements), le tout sur une échéance de 2 à 15 ans maximum. A quand une « récompense » pour l’ambitieux programme de bétonnage de l’équipe actuelle ? A quand un premier « parpaing » pour Bois d’Arcy ? D’ailleurs, vu le nombre de logements (826 déjà actés en 2016 + 655 d’ici 15 ans et ce n’est pas fini…), nous aurons droit à « 5 parpaings » d’un seul coup.

Dans la mesure où notre tribune libre évoque la construction de 139 nouveaux logements sur les avenues Jean Jaurès et Paul-Vaillant Couturier, le magazine ne pouvait pas les passer sous silence. Ils sont donc brièvement signalés, tout en bas de la page 8… avec une erreur sur le total : le magazine a oublié 4 maisons.

 

Page 9, « le département contraint d’augmenter ses impôts »

Pour ceux qui n’auraient pas tout compris après l’édito du maire, le magazine vous propose une deuxième démonstration parfaitement objective et honnête, ça va sans dire !

Pour une fois, un montant est annoncé mais il est minimisé : c’est 66% d’augmentation qu’il faut appliquer sur la part départementale de la taxe foncière, ce qui fait 140 € à quelques centimes près…et non 125 € « en moyenne ». Le magazine compatit : « une mesure impopulaire certes, mais nécessaire ». Quand la MJC augmente ses tarifs après suppression de 35000 € de subvention en 2015, c’est un « coup de massue » inacceptable pour P. Benassaya (voir notre article du 20 février), mais quand le conseil départemental augmente les impôts, c’est « nécessaire ». Quelle objectivité, quelle impartialité !

Puis on tente de nous faire croire que la gestion du département est « vertueuse » et que cette augmentation permettra de maintenir ses aides pour les collèges, les transports, le logement, etc… mais il faudra « contrôler » les dépenses de personnel… autrement dit, quand la PMI de Bois d’Arcy fermera, ce sera la faute de l’Etat, et non parce que le maire de la Ville n’aura pas su la défendre au sein du conseil départemental où il est pourtant élu.

Une simple remarque en passant : le département a-t-il l’intention de diminuer son budget de « coopération internationale », à savoir 1,8 million en 2015 ? Fallait-il dépenser 730 000€ en 2015 pour financer la construction d’une « Maison des Yvelines » au Sénégal ? Le départemental fait-il vraiment des « efforts d’économie », comme dit le magazine qui s’est certainement très bien renseigné ?

 

Page 10, « Réparer les défauts de construction à la Croix-Bonnet »

Encore un titre tout en finesse, où l’on distingue sans difficulté une nouvelle attaque contre les équipes Vuilliet ! C’est l’adjoint aux travaux qui ajoute une pleine « pelletée » d’accusations : « malfaçons… intolérables et incompréhensibles » sur les écoles de la Croix-Bonnet, « responsabilité de l’ancienne équipe ». Cet adjoint s’emballe tellement dans son désir de s’en prendre à ses prédécesseurs qu’il finit par dire… n’importe quoi : il reconnait que la garantie décennale est toujours valide, avant d’ajouter qu’il n’est pas « concevable que la Ville paie les travaux »… justement, elle n’a pas à payer quand la garantie décennale est « valide ».

Mais tout est bon pour charger « l’ancienne équipe » : c’est bien connu, tout le monde a vu Claude Vuilliet en personne creuser les fondations des écoles de la Croix-Bonnet, ce qui explique les fissures, poser la charpente et les tuiles, ce qui justifie les fuites, et faire exprès de poser des toilettes avec évacuations défectueuses.

Il est vrai qu’il y a eu des problèmes au niveau des WC et de la toiture, comme cela arrive malheureusement parfois, problèmes qui ne sont apparus qu’après la réception des bâtiments, comme le précise l’adjoint aux travaux... qui ferait bien de se calmer car rien ne lui garantit qu’il ne soit pas confronté aux mêmes problèmes sur les travaux supervisés par ses soins.

 

Page 11, « extension des zones bleues »

Une page entière… pour rien ! Les zones bleues évoquées existaient déjà avant 2014 (marché, place Truffaut) et celle du parking-mairie n’est plus très récente. Alors à quoi bon cette page ?

Il s’agit juste de « parler » encore de la police municipale et au passage de montrer la voiture qui vient d’être achetée  pour « sécuriser ses interventions » (???) et « augmenter sa visibilité »… c’est sûrement ce dernier point qui compte le plus pour les élus.

Une fois de plus, rappelons que la création de ladite police n’a débouché pour l’instant que sur une seule embauche les autres « policiers » étaient déjà ASVP auparavant avec les mêmes tâches et avec un véhicule identique mais sans « police municipale » écrit dessus. Le plus important à Bois d’Arcy est de communiquer, on l’a compris.

Cependant, il y a eu indubitablement un changement malgré tout : les contraventions tombent de plus en plus, sans avertissement préalable. Des Arcisiens sont même verbalisés lorsqu’ils stationnent à moins de 5 mètres des passages protégés ! Et la fourrière n’est pas encore entrée en fonction.

Quand on connait les horaires d’ouverture de la police municipale et la tranquillité de notre commune, on peut raisonnablement penser que ce sont surtout les contraventions qui resteront dans la mémoire des Arcisiens.

 

Page 19, la tribune libre

Cette tribune, écrite par le maire, est un condensé du contenu habituel du magazine. C’est normal puisqu’il en contrôle le contenu avec sa directrice de cabinet. On retrouve donc les mêmes clichés : « nouveau », « bonne gestion », « idées nouvelles », « services publics plus réactifs et plus proches », «  notre ville est en train de changer… plus moderne, plus connectée », « changement de cap », « récompenses obtenues », « gestion vertueuse », « innovation », « pragmatisme », « action », « sans toucher à la fiscalité » (il ose toujours)… C’est la bonne vieille méthode Coué : à force de répéter les choses, le maire s’imagine que tout le monde va y croire.

L’autre facette de cette tribune, c’est évidemment le dénigrement de l’opposition qui a le malheur de donner des chiffres précis sur le « le train de vie inconsidéré fait de dépenses somptuaires », sur les logements à venir, et qui évoque les mensonges du maire en conseil.

Que le maire s’en prenne à son opposition, c’est somme toute dans l’ordre des choses. Le problème est le registre employé : comme nous l’avons déjà signalé, il ne connait que deux attaques : soit les délateurs de Vichy, soit le Moscou de Staline. Aujourd’hui, nous avons droit au registre stalinien : « ennemi de classe », « clientélisme (tiens, comme dans l’édito !) électoraliste », « parti pris idéologique »… tout cela sans rien de concret bien entendu, l’essentiel est de dénigrer. A qui fera-t-il croire, par exemple, que l’économie était un « ennemi de classe » sous Claude Vuilliet ? Pense-t-il que les Arcisiens ignorent la Croix-Bonnet et ses 2000 emplois ?

Encore une fois, le maire oublie que les Arcisiens ont de la mémoire : ils savent très bien ce qui est « nouveau » depuis 2014, notamment que leur maire utilise le magazine municipal comme tribune politique et comme instrument de propagande et, accessoirement, qu’il leur ment sans cesse en affirmant que les impôts n’augmentent pas.

14:37 Publié dans Journal municipal