04/10/2016
Bois d'Arcy L'Autre magazine n°19 (octobre 2016)
Ce numéro est sans doute le pire depuis avril 2014 :
- Pas une information nouvelle. Les articles sont les mêmes que dans le numéro de septembre. La recette est simple : vous revenez en images sur les manifestations annoncées le mois précédent et vous pouvez ainsi remplir deux magazines avec les mêmes éléments, sans faire preuve d’imagination.
- Il y a encore moins de texte que d’habitude. Certains paragraphes sont écrits en très gros caractères, histoire de faire du remplissage.
- La promotion du maire et de son équipe n’a jamais été aussi appuyée, jusqu’au matraquage.
- Les photos sont omniprésentes et envahissent des pages entières (c’est commode quand il n’y a rien à dire). La plupart ne sont même pas retravaillées et certaines sont «illisibles». Au passage, le magazine en profite pour placer 13 fois la photo du maire (parfois en tout petit). La propagande, c’est cela aussi.
Le plus intéressant est naturellement caché : page 2, dans l’ours (c’est le pavé qui contient les informations légales), il n’est plus fait mention des noms des agents municipaux qui ont travaillé à la réalisation du magazine. C’est la première fois. La raison est simple : deux employées ont été changées. L’une a été «remerciée» et l’autre a été changée de service. Deux embauches nouvelles ont été faites : une photographe supplémentaire et une «journaliste». Voilà pourquoi le magazine donne dans la propagande à outrance et se contente de matraquer des messages de promotion... C’est ce que la directrice de la communication appelle avoir un «discours politique». Eh oui, la mi-mandat approche, il faut donc «muscler» le discours.
Quand on voit le résultat, on a le droit d’être consterné. A la place du maire, c’est plutôt la direction de la communication que l’on remplacerait.
Une fois n’est pas coutume, nous terminerons par l’édito du maire. La raison est simple : il y répond à notre tribune qui figure en dernière page.
Passons en revue les pages de ce nouveau et pathétique journal municipal.
Retour en images (pages 4 et 5)
Voilà sans doute les deux pages les plus affligeantes.
Le lecteur est tout d’abord saisi par la médiocrité des photos : non seulement on croirait un reportage dans un pays minier, mais il est quasiment impossible de reconnaître qui que ce soit. Quant à ces cercles et à ces fragments biseautés de photos, ils sont tellement vilains qu'on se demande qui a pu bien pu trouver cela. Et que dire des deux brins d’herbe inversés du logo de la Ville, constituant une sorte de sourire sur la «photo» centrale ? Certes, un logo a près de 13 000 €, ça doit se rentabiliser.
Le texte, ensuite : les gros caractères ne font pas illusion, il n’y a rien à ajouter au magazine de septembre. Seuls comptent les messages : «dispositif de prévention et sécurité», «spectateurs très nombreux», «dispositif de sécurité exceptionnel» et surtout : «les élus fortement mobilisés». Tout ça pour ça !
Dossier sport (pages 6 à 9 + couverture)
- Il faudra que quelqu’un nous explique l’intérêt de la page 6, dont les photos sont encore très vilaines et qui est fort mal mise en page. Le but est bien entendu de rappeler les projets de la municipalité : «le Cosec réhabilité» (il en est question depuis avril 2014 !) et l’ensemble des équipements qui figureront à la Croix-Bonnet… tous déjà prévus sous l’ancienne mandature puisqu’ils font partie des obligations de l’aménageur. Rien de neuf, donc.
Au milieu de la page 6, une «pensée» du maire («les valeurs sportives, fédératrices, renforcent l’esprit républicain») dont la… profondeur (???) n’échappera à personne et qui ne deviendra jamais un sujet du bac de philo… Quel est l’objectif ? Après «l’heure du Conte» voilà maintenant «la pensée du mois» ? Dire que nous avons en mairie un phare de la pensée européenne du XXIème siècle et que nous ne le savions pas. - Page 7 et en couverture, la piste d’athlétisme : «sur la ligne de départ», «bientôt livrée»… Ah bon, mais quand ? Aucune date n’est précisée. Déjà, dans le magazine de septembre, page 5, la piste est annoncée comme «bientôt ouverte»… D’ailleurs, si on lit les deux articles, on s’aperçoit que ce sont les mêmes «informations», au mot près parfois, mais sans aucune nouveauté. Du remplissage, une fois de plus.
- Page 7 encore figure un rappel d’«actions» engagées depuis 2015 qui n’a d’autre but que de souligner ceci : «la politique municipale fédère les Arcisiens autour du sport». C’est clair, non ? Au milieu de ces «actions» se trouve le gymnase Colette Besson, que l’on doit à l’équipe Vuilliet. Un détail…
- Toujours page 7, une interview de l’adjoint aux sports n’a d’autre utilité que de rappeler l’essentiel : «pendant longtemps» (comprenez l’ancienne municipalité) rien de concret n’aurait été fait pour le sport et les équipements existants n’auraient pas été entretenus. Mais c’est du passé, l’adjoint ajoute : «Depuis deux ans, nous agissons pour fédérer l’esprit sportif à Bois d’Arcy». Toujours le même matraquage, avec la reprise des mêmes mots sur deux pages : fédératrices… fédérer… fédérer…
Le magazine ajoute : «L’équipe municipale porte une nouvelle conception de l’offre sportive, plus planifiée et plus transversale». Ça veut dire quoi «plus planifiée et plus transversale» ? On ne sait pas, l’essentiel est que c’est «nouveau». - Page 8, les «Trophées du sport». Pas un mot sur l’animateur du service jeunesse qui a présenté et animé toute la soirée. Pas un mot non plus sur le nombre de spectateurs et pas une photo de la salle, et pour cause : l’assistance était nettement moins nombreuse qu’en 2015, beaucoup de places étaient vides car plusieurs associations ont simplement boycotté cette cérémonie.
Le scolaire (page 10)
Une page pour presque rien, une de plus :
- Le «nouveau prestataire pour la restauration scolaire» était déjà présenté dans le magazine de septembre, page 10 également.
- La rentrée est présentée comme «réussie» ou comme un «succès»… mais on ne voit pas pourquoi il en serait autrement. Ce que l’on voit, c’est le maire 5 fois en photo sur l’ensemble de la page. Autre passage désopilant : le message appuyé sur la sécurité «en cette période de troubles» avec la «police municipale aux entrées et sorties de classes». Quand on sait qu’il y a 5 écoles maternelles et 4 écoles primaires à Bois d’Arcy, on voit mal comment nos 3 policiers municipaux pourraient sécuriser toutes les «entrées et sorties de classe». Faut-il que l’on nous prenne pour des imbéciles à la rédaction du magazine !
- Quant à l’école numérique, les chiffres sont toujours les mêmes, la seule nouveauté est la visite de représentants de l’Académie. Une bonne occasion de parler du «chemin parcouru par la Ville depuis deux ans» et de «la voie tracée par la municipalité».
La jeunesse (page 11)
Là encore, seuls comptent les messages de com’ :
- Les Passeports citoyens : «la Ville soutient les jeunes qui auraient un projet à dimension citoyenne»… Un détail : nous remercions d’avance toute personne qui pourra nous expliquer le sens précis de la photo : un homme inconnu, en blouse blanche, dans l’encadrement d’une porte inconnue, surmontée d’une sorte de croix rouge toute maigrichonne…
- «Les bacheliers récompensés» : comme nous l’indiquions en introduction, un même «événement» est utilisé deux fois de suite dans le magazine. Cette cérémonie était annoncée page 9 en septembre, avec une grande photo du maire… et elle est reprise en page 11 en octobre avec une toute petite photo des bacheliers. On voit ce qui intéresse le magazine.
- Les portes-ouvertes du SAJ le 17 septembre sont encore l’occasion de chanter les louanges de la Ville qui «croit en une jeunesse arcisienne dynamique et entreprenante». Et naturellement, «depuis l’année dernière, les adhérents sont de plus en plus nombreux». Elle n’est pas belle, la vie à Bois d’Arcy… depuis deux ans ?
Le «soutien à l’activité locale» (page 13)
Encore une page pour rien.
- On nous rappelle d’abord la création du service développement économique… il y a deux ans. Sans préciser que l’économie est une compétence de Versailles Grand Parc, et que cette création a permis l’embauche d’une «amie» du maire (voir notre article du 2 septembre 2014).
- Vient ensuite une liste des «missions» de ce service, sans rien de concret mais avec cette affirmation qui justifie à elle seule cet article : «le Maire Philippe Benassaya a impulsé une nouvelle dynamique économique». La bonne blague ! Ce n’est pas lui qui a «impulsé» la Croix-Bonnet, ses entreprises et ses 2000 emplois.
- Les «outils du développement» présentés ensuite sont à mourir de rire : «la page développement économique dans le magazine de la Ville» vient en premier, suivie de l’annuaire des professionnels sur le site de la Ville et le guide pratique. Cet exposé se termine par le numéro de téléphone du service économique. Quelle impulsion ! Avec tout cela, les acteurs économiques vont tripler leur marge bénéficiaire !
- La réunion des «acteurs économiques» déjà annoncée en septembre page 12 (avec photo du maire) est de nouveau évoquée page 13, sans photo cette fois car il y avait moins de 30 personnes présentes à ladite réunion (élus compris).
- Et enfin le salon d’automne, lui aussi annoncé page 12 en septembre, repris en page 13 en octobre. Tout cela pour insister sur ce point : «une manière pour la Ville de montrer sa confiance dans le dynamisme de Bois d’Arcy». C’est beau comme une «pensée du mois» du Blaise Pascal qui siège en mairie.
La vidéo protection (page 14)
Cela faisait longtemps que ce sujet n’avait pas été abordé ! Nous ne reviendrons pas sur les chiffres contradictoires qui ont été annoncés à plusieurs reprises dans ce magazine pour l’implantation de nouvelles caméras. Cette fois, on nous en annonce 7 d’ici la fin de l’année ! On en reparlera.
Le but de cet article (mis à part de remplir une demi-page) est de célébrer encore une fois le maire et de rappeler qu’il est vice-président de Versailles Grand-Parc… qui en compte 15 ! Donc la brosse à reluire fonctionne à plein : «il déploie une politique forte en faveur de l’habitat et de la Ville», «Sous l’impulsion de Philippe Benassaya, la vidéo protection a été largement étendue sur la commune», «l’impulsion donnée a permis à d’autres villes faisant partie de VGP d’être accompagnées…». Vous l’avez noté, le maître mot ici est «impulsion».
Nous avons encore droit à une forte pensée du maire dans cet article : «L’efficacité de la vidéoprotection dépend notamment du bon quadrillage des villes, au moins une caméra dans chaque lieu stratégique étant nécessaire». Mais où va-t-il chercher tout cela !
Remarquons enfin la présence étonnante sur cette page d’un encart sur la séance de cinéma en plein air organisée par le Conseil départemental le 26 août dernier. Il parait que «la Ville de Bois d’Arcy a de nouveau conquis les spectateurs», c’est sans doute le plus important. La photo est particulièrement sombre et difficile à analyser. La raison est simple : il y avait beaucoup de transats vides, et ce n’était donc pas un si grand «succès».
Sortir (pages 16 et 17)
Enfin des nouveautés : ce sont les programmes de cinéma du mois d’octobre.
Sur l’agenda, page 17, on remarque à la date du 13 octobre, en tout petit, l’annonce du retour d’«Allo Monsieur le Maire». Et le «Facebook live» alors ? C’est déjà fini ? L’expérience du 22 septembre n’a-t-elle pas été concluante ? Ceux qui ont assisté à l’émission ont leur petite idée : couacs techniques multiples, maire embarrassé ne sachant comment occuper le temps, image à l’envers (cf. la marque de l’ordinateur, au premier plan pendant toute la durée de l’émission)… bref un succès. Le maire a surtout été incapable de répondre à certaines questions précises, notamment en ce qui concerne la circulation au centre-ville… sur ce dernier point, il a essayé de noyer le poisson en parlant de futurs parkings… à la Croix-Bonnet ! Heureusement des «proches» sont venus à la rescousse pour le féliciter, notamment l’épouse de l’un de ses adjoints, s’exprimant sous son nom de jeune fille.
La culture (page 18)
Encore un article déjà proposé dans le numéro de septembre (page 14) : le Prix des lecteurs à la médiathèque. C’est une façon de faire croire que la Ville a une politique culturelle alors qu’elle a presque tout détruit dans ce secteur. Félicitons d’ailleurs la personne qui a choisi deux fauteuils vides pour l’affiche de la saison culturelle : c’est sans doute un lapsus révélateur.
Il est d’ailleurs tout à fait significatif, mais surtout regrettable, que le magazine n’ait pas rendu hommage à Claude-Jean Philippe, disparu le 11 septembre dernier. Ce passionné du 7ème art, ancien présentateur du ciné-club de France 2 pendant 20 ans, était le parrain du festival de cinéma de Bois d’Arcy, Mémoire des Toiles. De 2003 à 2013, il est venu chaque année présenter un film avant d’échanger longuement avec les spectateurs. En mars 2013, il était encore présent pour le lancement du cinéma régulier à La Grange. Une telle fidélité à notre ville aurait quand même bien mérité quelques mots dans le magazine… mais il aurait alors fallu rappeler ce qui se faisait avant 2014 et ce qu’était Mémoire des Toiles. Le magazine a fait son choix.
Nouveau conseiller de quartier (page 19)
Rappel : chaque Conseil de quartier devait être constitué, entre autres, de 6 Arcisiens tirés au sort parmi les habitants ayant fait acte de candidature. Or, dans le magazine de juin, on découvrait que plusieurs Conseils de quartier n’avaient pas fait le plein car il n’y avait pas eu assez de candidats dans la population : ainsi il n’y avait que 2 Arcisiens pour la Tremblaye, 4 pour la Croix Blanche et 5 pour le lotissement Saint-Jean. Un vrai «succès» comme on peut le constater.
Or nous apprenons, page 19, que le 13 septembre, un «nouveau conseiller de quartier… a été tiré au sort pour remplir les fonctions de nouveau conseiller de quartier du lotissement Saint-Jean». Ce tirage au sort aurait été fait «dans le bureau du maire, en présence d’un agent assermenté». Cette précision vient sûrement du fait que nous avions signalé, sur ce blog, qu’aucun élu d’opposition n’avait été invité à participer au tirage au sort des conseillers de quartier.
Mais comment peut-on tirer au sort, le 13 septembre, le nom d’un 6ème conseiller de quartier alors qu’il n’y avait pas eu plus de 5 candidats en mars et qu’aucun appel à candidature n’a été fait depuis ? Pour tirer au sort, il faut au moins qu’il y ait plusieurs candidats. Bref, de qui se moque-t-on avec cette histoire de tirage au sort ?
Tribune libre (page 19) et édito du maire (page 3)
Le maire a enfin compris que ce n’était pas très démocratique de répondre à notre tribune dans la sienne. Du coup, il répond à notre tribune… dans son édito. Il pense sans doute que cela ne se verra pas, vu qu’il y a 16 pages entre les deux. Mais il oublie qu’il n’y a rien dans ces 16 pages, et le lecteur n’est donc pas dupe.
La tribune majoritaire se contente donc d’énoncer des banalités tandis que la nôtre évoque des faits : l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière. Pour ouvrir un contre feu, le maire a donc choisi d’évoquer ces deux sujets dans son édito, sur une pleine page.
Sous le titre hypocrite «La punition», le maire détaille encore une fois (voir l’édito de mars dernier) les raisons pour lesquelles le département (avec son soutien) a augmenté la taxe foncière de 66%. Evidemment c’est la faute du gouvernement et P. Benassaya ne craint pas d’affirmer que le département «s’est vu retirer, d’un coup en un an, 200 millions d’euros».
Il faut rétablir la vérité, et pour cela il suffit de consulter le site… du département et les propos de son président : en 2016, la dotation de l’Etat a baissé de 38 millions d’euros et non 200.
La somme de 200 millions (195 en réalité) correspondrait au cumul des baisses de dotation entre 2013 et 2017 (132 millions) auxquelles il faut ajouter l’augmentation du RSA (38 millions sur 4 ans)et le système de péréquation (26 millions sur 4 ans) qui fait qu’on vient en aide aux départements défavorisés (et non mauvais gestionnaires). Faire croire aux Arcisiens que c’est ce dernier point qui justifie l’augmentation des impôts est tout simplement scandaleux. Prétendre que la dotation de l’Etat a baissé de 200 millions «d’un coup en un an» est également scandaleux. De deux choses l’une : soit P. Benassaya sait qu’il avance un chiffre totalement faux et c’est donc un menteur. Soit il ne le sait pas et c’est donc de l’incompétence.
Ajoutons que sur 95 départements, 36 ont augmenté leur taxe foncière. Comment ont fait les 59 autres pour ne pas toucher à la fiscalité ?
Dans le classement des départements qui ont augmenté les impôts, les Yvelines arrivent en tête avec leurs 66% de hausse. C’est le Val d’Oise qui vient en 2ème position avec 29,7 %, puis l’Essonne avec 29 %. Comment expliquer un tel écart ? Surtout si les Yvelines sont si bien gérées, comme l’affirme P. Benassaya ?
Les élus LR du département des Yvelines n’auraient-ils pas voulu matraquer les contribuables cette année pour ne plus avoir à le faire l’année prochaine si - c’est ce qu’ils pensent et espèrent- la droite gagne la présidentielle et les législatives ?
Enfin, P. Benassaya se moque de ses lecteurs quand il affirme que le département continue de «garantir l’avenir de ses habitants». En réalité, le département a supprimé toutes les aides pour les crèches (143 000 € de moins pour Bois d’Arcy en 2016) et il a supprimé ses aides pour la carte imagin R des lycéens. Un détail, sans doute.
Enfin, notre maire se surpasse en affirmant que les taux d’imposition de la taxe d’habitation sont inchangés depuis 2014 et qu’il a donc «freiné cette fuite en avant». En fait, les taux sont inchangés depuis… 2010, c’est-à-dire 4 ans avant son élection. Alors comment expliquer l’augmentation de 120 € en moyenne subie depuis deux ans ? Il suffit de lire notre tribune pour l’apprendre : l’équipe actuelle a diminué de 15 à 5% un abattement vieux de 30 ans qui profitait à tous...
Le pire est que le maire s’imagine que les Arcisiens ne se rendent compte de rien. Malheureusement pour lui, il faudra plus d’une « pensée du maire » pour les illusionner.
19:35 Publié dans Journal municipal