07/12/2015
Bois d'Arcy L'Autre magazine n°11 (décembre 2015)
Une fois de plus, la démonstration est faite que l’actualité locale n’est pas suffisante pour remplir 20 pages par mois. Il n’y a rien dans ce numéro de décembre :
- 4 pages pour le cadre de vie (+ la dernière de couverture, soit un quart du journal),
- une page pour la soirée de la bande-annonce,
- une autre pour le numérique à l’école…
bref, toujours les mêmes sujets sans aucune véritable «nouveauté»… alors que le magazine serine chaque mois que tout est «nouveau», «fait pour la première fois»…
Ce qui compte avec la majorité municipale et son magazine, ce n’est pas la réalité mais la communication. L’essentiel est de faire croire aux Arcisiens qu’ils vivent dans le meilleur monde possible, même si les faits disent le contraire :
- Peu importe si la Ville est triste sans guirlandes de Noël, le journal affirme que «l’esprit de Noël» et la «magie de Noël» sont à Bois d’Arcy (couverture, édito, pages 10 et 11).
- Peu importe si la Ville dépense énormément en communication, on nous répète dans chaque numéro que les dépenses sont maîtrisées.
- Peu importe si la Ville supprime les «séjours d’été», privant des dizaines de petits arcisiens de vacances, le magazine insiste sur le numérique à l’école et essaie de convaincre les familles qu’on a le souci du bien-être de leurs enfants. La suppression des séjours d’été n’est annoncée nulle part dans le journal. Vous en serez informés… en septembre !!!
Le magazine de Bois d’Arcy n’a rien à dire mais il ne faut pas s’y tromper, il doit convaincre et surtout faire le culte de la personnalité du maire, directeur de la publication. Ainsi il est question de lui à chaque page, en photo ou dans le texte. On ne compte plus les mentions «M. Le Maire», avec des majuscules, s’il vous plaît, même pour l’article défini ! Regardez donc la page 5 (on n’ose pas dire «lisez»), on y trouve 3 fois « M. Le Maire » en légende des photos, simplement pour signaler sa présence.
Ajoutez à cela les 35 drapeaux portant son nom sur les avenues traversant Bois d’Arcy, les 3 autres ajoutés Ferme de la Tremblaye ainsi que la bâche devant la mairie (voir notre article précédent), et la démonstration est faite qu’à Bois d’Arcy tous les moyens financiers sont disponibles pour promouvoir le maire… sans se soucier des mensonges ou des cachotteries.
Précisément, ce qui compte dans le magazine municipal, c’est ce qui n’est pas dit. C’est pour cela que ce numéro de décembre, si pauvre, doit être analysé comme nous le faisons chaque mois. Il nous en apprend, une fois de plus, beaucoup sur les méthodes de la municipalité.
Nous concluons cette introduction en vous rappelant la naissance de notre site (boisdarcyclg.info). Il est encore en construction mais vous pouvez y retrouver tous nos articles déjà parus, classés différemment, ainsi que des «nouveautés» : par exemple, la très longue liste, année par année, des décisions de l’actuelle majorité. C’est très édifiant et c’est surtout un bon moyen de résister à l’endormissement provoqué par le magazine.
Edito + tribune + tract électoral… : Docteur «Le Maire» et Mister Benassaya
Après les contes de Grimm le mois dernier, nous sommes maintenant chez Stevenson et son célèbre personnage à double personnalité : «Docteur Jekyll et Mr Hyde».
En effet, c’est l’impression que donne le maire ce mois-ci :
- Dans l’éditorial de la page 3, consacré aux attentats de Paris, il en appelle au respect de chacun durant ces moments tragiques : «Nous devons rester debout, sans nous opposer les uns aux autres, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année».
- De nouveau, dans la tribune libre, page 19, écrite par ses soins : «Il n’est pas question dans cette tribune de faire de la politique locale… La décence, le recueillement et le respect doivent guider nos pas en ce moment».
C’était la face «Jekyll», voyons maintenant la face «Hyde» :
- Ce sont déjà des attaques plus ou moins discrètes contre l’ancienne équipe (nous sommes habitués). Page 6, pour le cadre de vie, on lit ainsi : «Avec le retard accumulé depuis de nombreuses années, Bois d’Arcy partait de loin». Puis page 7, l’urbanisation prétendument «davantage maîtrisée» est présentée «en totale rupture avec ce qui s’est fait jusqu’à présent». C’est sûr, 1000 logements en 6 ans, c’est du jamais vu et c’est ce qui nous attend. Mais le journal ne vous le dira pas.
- C’est surtout la tribune libre, où après avoir affirmé ne pas faire de «politique locale», le maire nous accuse d’y faire «perfidement allusion au détour de phrases»… C’est du moins ce qu’on a compris car il est vrai que la phrase est plutôt confuse. Il nous attaque donc tout en affirmant ne pas le faire : «Ce n’est pas notre façon de faire», dit-il. Remarquez qu’une fois de plus il répond à notre tribune, avec son habituel manque de respect des règles démocratiques. Là encore, nous sommes habitués.
Mais quelle phrase de notre tribune, que nous avons voulue sans débat local, lui a donc déplu ? Nous n’en voyons qu’une, celle qui rappelle que le gymnase de la Tremblaye est dû à notre équipe. C’est donc de la «perfidie» de rappeler ce simple fait ? Il aurait donc fallu qu’on fasse comme le magazine de novembre qui se garde bien de le rappeler alors qu’il évoque deux fois le gymnase dans ses pages ? Qui est «perfide» ? Une fois de plus le maire attribue à son opposition ses propres défauts. - Toujours dans la tribune libre, le maire s’en prend ensuite à l’Etat (sa deuxième bête noire avec nous) tout en le félicitant, à juste titre, de son action contre le terrorisme : «Après tant d’années de laxisme, de déni et de complaisances, d’attaques à notre laïcité brandis (sic) par une bien-pensance (re-sic) aveugle qui a voulu imposer un modèle de société qui a échoué, l’Etat a raison d’être impitoyable avec les ennemis de la liberté».
- Et enfin, dans le même temps que la publication de ce magazine et ses appels à l’union, le maire signe et fait distribuer un tract dans les boîtes aux lettres. Sous le titre gnangnan «Pourquoi je vote Valérie», P. Benassaya explique qu’après les attentats «nous devons relever la tête et nous battre»… Comment ? «Notre plus grand devoir démocratique est de refaire campagne». Ben voyons ! Comme tout cela est sincère !
La suite n’est pas mal non plus : «L’enjeu de cette élection est capital, notamment pour montrer que la France reste debout face à la terreur. Votre vote est donc déterminant. Il permet de porter un projet de résistance et d’espérance pour l’avenir de notre pays et de notre région». Si l’on comprend bien, voter «Valérie», c’est «résister», «espérer» et «rester debout face à la terreur»… Il fallait oser.
Et ce n’est pas fini : «Il est temps de tourner la page ! Depuis 1998, notre région est dirigée par la gauche avec les conséquences que nous mesurons tous (…) Notre département et notre ville ont pâti, pendant 17 ans, de cette mauvaise gestion des socialistes et de leurs alliés verts et communistes». Tout dans la nuance… et surtout dans le «recueillement», le «respect», etc. «Nous devons rester debout, sans nous opposer les uns aux autres, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année»… La bonne blague !
Page 5, salon de l’artisanat (Salon de l'Automne)
Le magazine est catégorique : «une belle réussite», «un accueil chaleureux pour le salon de l’artisanat arcisien», «donner de la visibilité aux talents arcisiens»…
S’il fallait croire ce qu’écrit le magazine… La réalité est bien différente : ce salon a été organisé par la Ville le samedi 31 octobre dernier, pendant les vacances scolaires et durant le weekend de la Toussaint où les gens se rendent traditionnellement dans leurs familles, parfois loin de Bois d’Arcy. Pour la «visibilité», il faudra repasser…
Résultat : les exposants n’ont vu quasiment personne et étaient très mécontents pour la plupart. C’est curieux que le magazine l’ignore alors qu’il suffisait d’interroger les exposants.
Le maire s’est déplacé en début d’après-midi avec une dizaine de ses colistiers. C’est justement ce moment-là que le magazine a choisi pour faire des photos (visibles sur le site de la Ville)… histoire de donner l’illusion qu’il y avait du monde. Mais même sur les photos, l’illusion ne prend pas.
Pages 6, 7, 8, 9 et 4ème de couverture : la 1ère fleur
On le sait depuis deux ans : la plus grande ambition du maire de Bois d’Arcy est d’obtenir une «première fleur» au concours régional des Villes et Villages fleuris. Voilà qui est fait. Ce qui nous donne l’occasion de subir de nouveau 4 pages de photos (déjà vues) pour nous convaincre que la Ville a changé depuis deux ans. Et tant qu’à répéter toujours les mêmes messages, on nous refait le coup de la propreté des voiries, de l’urbanisation « maîtrisée », etc…
Là encore il faut rétablir quelques vérités et souligner quelques mensonges. Pour participer à ce «concours régional», la Ville a constitué un «dossier de candidature» de 26 pages et 140 photos. Curieusement, le magazine n’en parle pas et vous ne le trouverez pas sur le site internet de Bois d’Arcy.
Nous nous sommes procuré un exemplaire de ce dossier et c’est fort instructif :
Tout d’abord on constate que la Ville ne s’appuie pas que sur les fleurs ou la propreté pour concourir, elle met en avant la Ferme de la Tremblaye, le centre équestre, la rigole des Clayes, la Croix Bonnet et ses entreprises, la Znieff et le Canal paysager, «un cadre unique… de plus d’un kilomètre de long, 35 000 m2, avec des petites îles où la végétation est luxuriante….», la déchèterie, et bien d’autres réalisations des équipes Vuilliet.
C’est donc bien cet ensemble qui a permis à Bois d’Arcy de concourir, et non les 120 000 bulbes plantés depuis vingt mois. Pourquoi ne pas le reconnaître et faire croire que cette «fleur» est due à «18 mois d’efforts intenses», avec des «résultats fulgurants» ? Pourquoi présenter cela comme une sorte de miracle et pourquoi parler de «retard accumulé depuis de nombreuses années»… alors que c’est faux et qu’il suffit de lire le dossier de candidature pour le constater.
- Autre mensonge, et pas des moindres : les services des espaces verts feraient « plus avec moins », et l’adjoint aux finances affirme : «La gestion de ce secteur a été exemplaire puisque nous avons atteint nos objectifs à budget quasi-constant».
C’EST FAUX ! En consultant le dossier de candidature de la ville, page 14, il est indiqué que «le budget de fonctionnement des espaces verts était de 163 k€ en 2014 et 199 k€ en 2015 », soit 36 000 € de plus.
Conclusion : l’équipe municipale dit au jury qu’elle fait des efforts et
- Enfin «l’urbanisation davantage maîtrisée» (page 7) n’est qu’un leurre de plus. On nous présente toute une colonne de bonnes intentions sur la révision du PLU de la Ville, mais sans rien dire de concret. Pourtant il y a eu une réunion publique d’information récemment. Pourquoi ne pas rapporter les propos qui ont été tenus par les intervenants ?
Ainsi que «les règles du PLU en vigueur seront maintenues», c’est-à-dire celui de l’équipe Vuilliet… ou encore qu’il n’y aura «pas de révolution mais juste un toilettage sans bouleversement profond». En bref, on va juste reculer de 4 mètres la limite des constructions et limiter ces dernières à 12 mètres de hauteur (notamment sur le terrain situé à côté de la résidence La Normandie).
Il fallait assister à cette réunion pour entendre rappeler que les «exigences de l’Etat» pourraient conduire la Ville à «aller plus loin» dans ses projets en matière d’immobilier ; ou encore qu’une «ville qui ne construit pas est une ville qui meurt» ou que «les élus ne peuvent pas décider seuls de l’aménagement de leur ville». Et que penser de cette déclaration de P. Benassaya ? : «On ne peut pas empêcher les constructions sur les terrains privés. Il y en aura beaucoup. Il faut construire, il faut que notre ville se développe, il faut du logement social, à condition qu’il soit utile aux Arcisiens». Ces propos ne sont inscrits nulle part, nous sommes les seuls à vous transmettre ces déclarations.
Pour conclure, nous rappellerons qu’avant 2014, la Ville participait au concours départemental des Villes et Villages fleuris où elle a obtenu le 2ème prix à deux reprises. Il ne semblait pas utile alors de dépenser des sommes importantes pour pouvoir afficher aux entrées de la Ville les panneaux jaunes avec petite fleur… qu’on ne va pas tarder à voir apparaître (ce sera encore l’occasion de faire 3 ou 4 pages sur le sujet).
Dans le même temps, nous faisions participer les Arcisiens au fleurissement de la commune en organisant un concours local des balcons, jardins et résidences fleuris. Ce concours a été supprimé en septembre dernier par le maire actuel. Comment peut-on alors prétendre faire du cadre de vie une priorité si l’on n’associe plus les Arcisiens à cet objectif ?
Ceci étant, la réalité est parfois en totale contradiction avec la propagande de la Ville. Au moment où on claironne sur le cadre de vie, Bois d’Arcy est privée de guirlandes lumineuses et les ronds-points pour lesquels on a tant dépensé offrent ce triste spectacle de plantes pourrissant sur place :
Page 12, le «festival» de bandes annonces
Inutile de revenir sur la suppression du véritable festival qu’était «Mémoire des Toiles» et sur son «remplacement» par une soirée de bandes-annonces de films. Intéressons-nous plutôt à la façon dont le magazine rend compte de l’événement planétaire.
Pour commencer, on a droit à des coups de trompettes un peu partout sur cette page : «Pari gagné pour ce 1er festival», «100 ans de cinéma en une soirée, c’est le pari gagné pour ce 1er festival», «plus de 300 personnes à la projection» (pourquoi ne pas dire le nombre exact ?), et ainsi de suite… Tout cela pour nous convaincre qu’il est pertinent de limiter un festival de cinéma à la diffusion de bandes–annonces au lieu de projeter des films… C’est un peu comme si on remplaçait le prêt de livres en médiathèque par leur seul résumé, ça laisse sur sa faim.
Justement, les Arcisiens ne se sont pas déplacés en masse, quoi qu’en dise le magazine. Pourtant, on a bien insisté longtemps à l’avance sur le fait que le nombre de places était limité. Mais cela n’a pas suffi, pas moyen d’inscrire «complet» sur les affiches : c’est pour cela qu’on se félicite bruyamment d’avoir eu «plus de 300 personnes»… C’est aussi pour faire oublier qu’on n’a pas pu faire mieux dans une salle qui peut contenir jusqu’à 400 spectateurs.
Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, le magazine montre une photo au cadrage très resserré pour donner l’illusion que c’était plein. Il suffit d’aller sur le site internet de la Ville pour voir d’autres photos moins flatteuses avec des rangs entièrement vides : on remarque surtout un rang entier réservé aux «partenaires de l’événement»… occupé par trois malheureuses personnes. Bien sûr ce n’est pas cette photo-là qu’on montre dans le magazine, c’est déjà étonnant que la direction de la communication ne l’ait pas fait supprimer du site.
Qu’un «événement» ne rencontre pas son public dès sa première édition c’est tout à fait courant. Ce qui est pathétique ici, c’est de vouloir à tout prix convaincre les lecteurs que tout ce qui est fait par la Ville est forcément formidable et réussi dès le premier coup. On en vient même, comble du ridicule, à nous annoncer fièrement qu’une «deuxième édition est déjà en cours de préparation pour 2016». Pensez comme cela doit être difficile de réunir 40 bandes-annonces (surtout lorsqu’elles appartiennent toutes à Vincent Perrot) au point de s’y mettre un an à l’avance !
Mais comme cela ne suffit pas encore pour nous convaincre, le magazine nous invite à regarder un reportage de la télé locale TVFil 78, où deux journalistes s’interrogent sur l’intérêt de la bande-annonce et arrivent à la conclusion qu’elle peut donner envie de voir le film si elle est réussie… Certes, ce n’est pas un scoop, mais le problème ici c’est que le film, il faudra aller le voir ailleurs qu’à Bois d’Arcy !
Une des journalistes rappelle aussi que Bois d’Arcy avait un festival de cinéma et qu’il a été remplacé par celui de la bande-annonce. Elle ajoute : «On a rencontré Philippe Benassaya qui nous explique pourquoi»…
Nous pensons qu’il est important de communiquer l’explication du maire dans son intégralité :
«Pourquoi la bande-annonce ? Parce que tout simplement c’est un genre, c’est un genre à part entière au même titre qu’un clip, au même titre…euh… qu’autre chose. Et puis en plus c’est un genre unique, c’est ce qui fait le B.A-BA d’un film, hein…c’est-à dire son résumé, et c’est ce qui donne aussi envie d’aller voir…d’aller voir un film, donc c’est vraiment quelque chose de très important et c’est un…pour nous…c’est un genre unique en France en plus puisque ce festival existe qu’à Bois d’Arcy».
On reste confondu par l’exposé «limpide» du B.A-BA de la politique culturelle de la Ville. Tout est clair maintenant…. «au même titre qu’autre chose».
23:19 Publié dans Journal municipal