08/10/2015
Bois d’Arcy L'Autre magazine n° 9 (Octobre 2015)
A chaque page ce ne sont que «pari gagné» et «nouveau succès» (Page 5), «franc succès» (Page 8), «fête 100% réussie», «nouveautés» ou autres «premières fois» (Pages 5, 7, 8)… Les lecteurs sont habitués à cet exercice permanent d’autosatisfaction. Inutile de s’attarder.
Cette fois le magazine «se lâche» complètement et fait paraître 24 photos du maire… sur 24 pages. Elles ne sont pas toutes en gros plan, non c’est plutôt comme dans ces livres pour enfants : «Où est Charlie ?». Le principe est simple : il faut retrouver Charlie perdu dans une foule à chaque page du livre. Dans le magazine, c’est un peu la même chose, mais là, il faut chercher le maire. Précision : Charlie est moins facile à trouver.
Il y a un autre domaine dans lequel le magazine s’est surpassé : celui de la censure de l’opposition. Après la suppression de 200 signes en octobre 2014, c’est cette fois la totalité de la tribune qui a été supprimée en octobre 2015. C’est une sorte d’anniversaire finalement.
Une fois n’est pas coutume, nous allons donc commencer notre analyse du journal par la tribune.
Page 19, la tribune de l’opposition est censurée
A la place de notre tribune, on trouve cet encart : «Aucun texte ne nous est parvenu, dans les délais impartis, pour pouvoir être inséré dans cet espace d’expression libre».
Que s’est-il passé ? Nous avons tout simplement envoyé notre tribune par mail, comme chaque mois, mais en retard, le mardi 22 septembre au lieu du 20, date limite. Un simple problème technique dont nous nous sommes excusés. Mais rien n’y a fait. Le 24 septembre, Claude Vuilliet a reçu cette réponse, par mail :
Nous vous rappelons que vous avez toujours la possibilité de nous faire parvenir votre texte sous forme papier ou sur clé usb directement au service communication. Le mail n'est pas une obligation. Nous sommes donc au regret de vous informer que, conformément à l'application du règlement intérieur, nous ne pourrons pas publier ce texte dans le journal d'octobre. L'équipe de communication. |
Le règlement intérieur ne fixe aucune date d’envoi des tribunes libres.
L’expéditeur de ce courrier semble l’ignorer. On ne sait pas d’ailleurs de qui il s’agit puisque c’est signé «l’équipe de communication». Nous pensons que le signataire est la directrice du service ou le maire lui-même et que l’un ou l’autre aurait pu se faire connaître, mais ce serait faire trop d’honneur à Claude Vuilliet !
Comment est-il possible, si le bouclage se termine le 22 septembre, de trouver dans le magazine d’octobre des articles avec photos sur l’inauguration du square Mauban le 26 septembre, et de la police municipale le 28 septembre ?
Mieux encore, la totalité de l’éditorial du maire est consacrée au Conseil municipal du 29 septembre, (voir ci-dessous) avec une photo prise ce soir-là. (Détail : Pourquoi n’est-il pas mentionné, alors que c’est une obligation, que cette photo n’a pas été prise par les services de la Ville. Serait-ce parce qu’elle a été faite par un auto-entrepreneur arcisien qui filme toutes les manifestations locales pour faire de beaux montages vidéo qu’on projette ensuite aux vœux du maire ou sur le site de la Ville ? Pourquoi le cacher ? Parce qu’il faudrait dire combien ça coûte ?).
Le meilleur pour finir :la tribune libre de la majorité répond à notre tribune… qui n’est pas parue ! Le signataire (le maire) a donc pris le temps de lire la nôtre avant d’écrire la sienne… mais lui a réussi à la faire parvenir avant le bouclage du magazine ! C’est sûrement un miracle ou l’équivalent d’un «trou noir» municipal.
Il s’agit donc clairement d’une censure, d’un coup bas comme on en a le secret en mairie. Dans son éditorial, le maire se croit autorisé à donner des leçons de démocratie… il aurait mieux fait de choisir un autre numéro de magazine pour cet exercice.
Mais que disait notre tribune libre ? En voici le texte complet :
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Page 3, l’éditorial du maire
On ne peut que s’étonner de trouver une page entière attaquant l’opposition (plus la tribune page 19) dans un journal où ne figure aucune expression de cette opposition. Si P. Benassaya avait voulu se comporter en démocrate, il aurait laissé paraître notre tribune plutôt que de se cacher derrière le prétexte du «bouclage» du journal.
Mais il s’arrange aussi pour réécrire l’histoire du règlement intérieur à sa manière.
Nous avons déjà plusieurs fois expliqué sur ce blog les raisons pour lesquelles il n’y avait que 3 tribunes libres avant 2014. Ce n’était pas une censure puisque c’était la demande des élus d’opposition qui ne souhaitaient pas plus de 3 tribunes. Le règlement avait d’ailleurs été voté à l’unanimité à l’époque. P. Benassaya n’a jamais demandé de révision du règlement lorsqu’il était conseiller d’opposition.
Ensuite, il y a quelques gros mensonges dans cet éditorial :
- «Dès que nous sommes arrivés aux responsabilités, nous avons immédiatement décidé de nous conformer à la loi… » : C'EST FAUX !
Lors du Conseil du 23 septembre 2014, les articles illégaux du règlement proposé par l’équipe majoritaire ont été signalés. Aucune modification n’a été apportée et nous avons engagé, comme nous l’avions annoncé en conseil, un recours au Tribunal Administratif. (voir les détails dans notre article sur ce blog en date du 2 octobre 2015).
- «Afin de ne pas engager la Ville dans des frais qui pèseront inévitablement sur le contribuable, nous avons décidé de ne pas tomber dans cette provocation et d’accorder ce que l’opposition nous demande»… Il faut oser écrire cela ! d’abord il a fallu un an pour qu’on nous «accorde» ce qui nous est dû. Ensuite où y-a-t’il «provocation» ? Est-ce une «provocation» de vouloir faire respecter la loi ?
Enfin le maire oublie de préciser qu’il a engagé un avocat aux frais du «contribuable» pour 6000 €… ce n’est pas l’opposition qui coûte cher aux Arcisiens en demandant seulement…1 euro de dommages. En fait, le maire sait qu’il va perdre au Tribunal et il veut l’éviter à tout prix, d’où ce discours prétendument conciliant.
- «Nous avons également décidé d’accorder au groupe minoritaire un espace d’expression sur le site internet de la ville ainsi que dans le guide municipal, ce qui n’avait jamais été fait auparavant»… Encore un arrangement avec la vérité !
Si nous avons demandé un espace sur le guide de la Ville, espace qui n’existait pas avant, c’est parce que le guide contient maintenant plusieurs pages faisant la promotion de l’équipe majoritaire et n’est plus un simple outil d’information. C’est pour cela qu’un espace est imposé par la loi, et pour rien d’autre.
Quant au site de la Ville, le maire oublie de dire le principal : son dernier règlement prévoit de faire figurer sur internet… notre tribune libre du magazine «sous un onglet spécifique»… alors qu’elle figure déjà dans la version en ligne de ce même magazine ! Rien de nouveau sur ce dernier point, puisque c’est comme ça depuis la création du site internet.
Le maire ayant refusé de réunir un groupe de travail pour corriger les articles du règlement qui restent illégaux (voir les détails dans notre article du 2 octobre), nous avons voté contre. Il conclut donc son éditorial par cette attaque: «Ils ont décidé de voter contre en se réfugiant dans une posture irresponsable dans laquelle la mauvaise foi le dispute à la cuisine politicienne». Mais oui, c’est bien le maire de Bois d’Arcy qui s’exprime comme cela sur une pleine page du magazine municipal. Une page consacrée à déverser sa hargne sur les 7 élus qui osent ne pas être d’accord avec lui. Un vrai démocrate !
Au fait, il n’avait rien de plus intéressant à dire à ses administrés ?
Page 10, l’inauguration du square Mauban
Pas un mot dans cet article pour rappeler que l’on doit ce square à Claude Vuilliet et à son équipe.
Il suffit de se reporter au numéro 91 de Bois d’Arcy Le Journal (septembre/Octobre 2011) et plus simplement à sa couverture pour en avoir confirmation.
Toujours page 10, on trouve un autre mensonge : il est dit que la Ville est devenue propriétaire de la Ferme Sainte-Marie en 2004 et que cette dernière a été «laissée tristement à l’abandon pendant de nombreuses années»… On oublie juste de préciser que la Ville a cédé la ferme à l’AFTRP (Aménageur de la Croix Bonnet) en 2005, pour y faire des logements et un square public.
Page 4, les Trophées du Sport, «1ère édition»
Une page entière de photos est consacrée à cette manifestation. On apprend qu’il y avait «47 nominés» et «19 lauréats». Mais comment la sélection a-t-elle été faite ? Qui a voté ? Les sportifs eux-mêmes ? Non, même le Président de l’OMS n’a pas participé à cette «sélection». Tout cela s’est réglé entre le maire, sa directrice de cabinet et son adjoint aux sports…
Mais au fait, où est passé David Douillet ? Pas une trace sur les photos, pas un mot pour expliquer son absence. Pourtant, on avait beaucoup communiqué sur sa présence à cette manifestation, son «parrainage». Mais voilà D. Douillet n’est pas venu, cela a été annoncé aux spectateurs au début de la cérémonie alors que, selon nos sources (très fiables), il parait qu’on savait parfaitement en mairie, et depuis longtemps, que David Douillet ne viendrait pas… ce qui n’a pas empêché de laisser croire le contraire.
Le magazine passe également sous silence le fait que la Ville a engagé une société pour animer cette soirée… pour 5520 €. A titre de comparaison, cette société a animé le bal du 13 juillet et celui de la Saint-Gilles pour 1888,45 € à chaque fois. Qui donc parlait de «frais qui pèseront inévitablement sur le contribuable» ?
Page 12, encore le budget 2015
Une nouvelle fois, le magazine couine sur les baisses de dotation de l’Etat et d’autres recettes. Tout le monde a bien compris qu’on veut détourner la colère des Arcisiens au moment où ils reçoivent leur taxe d’habitation avec 120 euros en plus à payer, en moyenne. Depuis 18 mois, le maire ne cesse de répéter qu’il n’augmente pas les impôts… aujourd’hui tout le monde sait que c’est un mensonge.
Quels chiffres trouvons-nous sur cette page 12 ?
- Les baisses de dotation de l’Etat qui sont estimées à 1 100 000€… de 2015 à 2017 ! Ce ne sont jamais les mêmes chiffres, l’essentiel étant que le lecteur ait peur.
- 669 130 € de perte pour le «FPIC» entre 2012 et 2016. C’est la somme que les intercommunalités considérées comme «riches» doivent reverser à celles qui sont plus pauvres. Cette solidarité déplait à l’équipe majoritaire. Plutôt que de voir ce que Versailles Grand Parc apporte à la ville, on préfère voir ce que ça coûte.
- 468 000 € de suppression de la Redevance d’Occupation du Domaine Public (RODP) pour la gestion de l’eau potable… Veolia n’exploite plus le service d’eau de notre ville depuis janvier et donc, ne paye plus de loyer. Quoi de plus logique ? C’est l’intercommunalité qui gère ce dossier maintenant. Rappelons que le magazine nous promettait des baisses fracassantes de la facture d’eau, en janvier dernier, avec la reprise de la gestion de l’eau par VGP… aujourd’hui on nous présente cela comme une catastrophe.
Il y a enfin un encadré intitulé : «Economies réalisées grâce à une gestion saine». On y trouve deux chiffres intéressants :
- 81 000 € économisés grâce à une «gestion plus rigoureuse des subventions aux associations»...Voilà comment on justifie la baisse brutale des subventions en 2015.
Et surtout 475 000 euros «économisés» ( ?) grâce à la «réduction des avantages fiscaux (taxe d’habitation) en 2015»... Il s’agit bien entendu de cet abattement de 15% qui profitait à TOUS et que le maire et son équipe ont ramené à 5%... ce qui conduit à 120 euros (en moyenne) d’augmentation des impôts par foyer. Une fois de plus on camoufle cette augmentation pour brouiller les cartes. D’ailleurs on retrouve sur cette page cette déclaration du maire : «Nous nous sommes engagés à ne pas augmenter les impôts».
Il faut une sacrée dose de culot pour présenter cette forte hausse des impôts comme une «économie» pour le budget communal, déguisée en suppression d’un «avantage fiscal».
Et il en faut encore plus pour expliquer aux Arcisiens qu’il aurait fallu augmenter les impôts de 21% si l’on n’avait pas fait ces «économies», comprenez si l’on n’avait pas ratiboisé cet abattement de 15%. Bref, si l’on comprend bien, les Arcisiens payent plus d’impôts… pour ne pas voir leurs impôts augmenter… !? ! Il faut vite organiser une cérémonie des Trophées de la mauvaise foi. La palme revient d’office au magazine de Bois d’Arcy et à son «équipe de communication».
Amusez-vous, avant de tourner la page, à regarder la belle addition que le journal vous propose : on ajoute des plus avec des moins et on obtient un plus : de quoi frémir !
Il faudrait d’ailleurs faire appel à Maxicours car, en plus, l’addition est fausse : c’est 923 000 et non 924 000 qu’il fallait trouver.
En ce qui concerne maintenant les dépenses qui ont été faites ces trois derniers mois (à commencer par 12 868,15 € pour un conférencier en salle du conseil), ne comptez pas sur le magazine pour en parler. Lisez plutôt l’article précédent sur notre blog.
Deux brèves pour terminer
- Page 14, on apprend que la PMI est sauvegardée et qu’une convention a été signée avec le Conseil départemental pour 2015-2017. C’est très bien, on s’en réjouit. Alors que le magazine évoque les rumeurs sur la fermeture de la PMI, le titre de l’article lui-même est un aveu : quand on effectue un SAUVETAGE c’est bien qu’il y a un réel danger !
Le 18 juin dernier, lors du Conseil municipal, la convention signée avec la PMI s’arrêtait à janvier
- Page 16, on apprend que «pour replacer le 7ème art au cœur de sa programmation culturelle», la ville crée les «mardis du cinéma», avec un film chaque mois et un invité. Auparavant, il y avait le même dispositif mais c’était le vendredi. Et l’équipe actuelle a supprimé ce rendez-vous mensuel dès son élection.
- Autre événement culturel annoncé avec gourmandise : «J-38 pour découvrir le nouveau festival de Bois d’Arcy»… qui se déroulera le 7 novembre à 20h30 et qui portera sur la bande annonce… On supprime Mémoire des Toiles, un festival qui durait 15 jours et présentait une vingtaine de films et on le remplace par une SEULE SOIREE de bandes annonces…
09:40 Publié dans Journal municipal