02/09/2014
Bois d'Arcy l'Autre Journal n° 109 (septembre 2014)
Pour cette rentrée, nous vous proposons, comme promis, notre propre analyse du journal municipal qui vient d'être distribué dans les boîtes aux lettres.
Du nouveau, de la nouveauté, de l’innovation… pas une page de ce journal sans qu’on nous répète que tout est nouveau, quatre fois rien que sur la couverture ! Forcément, la liste du maire a pour nom « Le Renouveau », il faut bien justifier l’appellation. Alors la tactique de communication mise en place est simple : on martèle le renouveau dès la couverture… même au risque de se ridiculiser ; sous le titre « Une rentrée pleine de nouveautés », on trouve la mention « Nouveaux cadres horaires » ! Quand on se souvient que le maire a fait campagne sur le refus de ce cadre horaire avec école le mercredi matin, quand on sait qu’il a envoyé une lettre, début juin, à tous les parents pour affirmer qu’il ne mettrait pas en place ce nouveau cadre horaire, le présenter aujourd’hui comme une « nouveauté » illustrant le dynamisme de la municipalité est une aimable plaisanterie. Les parents ont de la mémoire.
Autre exemple (parmi d’autres que vous retrouverez ci-dessous) : page 6, au sujet de la saison culturelle, on remarque un encadré avec un titre fracassant en gros caractères : « ça bouge ! ». L’explication vient ensuite : « Les Boîtes à Zik’ deviennent Les Cafés Concerts … Les Boîtes à Mots deviennent Les Cafés Lectures ». Mazette ! Quelle révolution ! Et quelle originalité ! Changer de nom sans changer le contenu, ça c’est de l’innovation ! Et c’est très commode car c’est infini : on peut ainsi changer le nom des manifestations arcisiennes pour créer l’illusion de la nouveauté. Parions que bientôt le Marché de Noël deviendra « Achats festifs de fin d’année », le Grand Marché Arcisien sera renommé « Troc d’Arcy », le bal de la Saint Gilles s’appellera « Soirée dansante de la rentrée » et le feu d’artifice « Oh la belle bleue ! ». Voilà, le renouveau, c’est simple comme un coup de (mauvaise) com...
Nous vous proposons de retrouver maintenant nos rubriques habituelles, et vous pourrez ainsi constater que certaines «nouveautés» sont tout simplement cachées. Des oublis, sans aucun doute…
Editorial, page 3 : au sujet de la piscine pour les CP et les CE1, le maire affirme que « jamais » la demande n’a été faite par la précédente municipalité auprès du maire de Saint-Cyr- l’Ecole. C’est faux. Auparavant, c’est la piscine de Fontenay qui accueillait les élèves de Bois d’Arcy. Lorsqu’elle a fermé, Gérard Reillon, adjoint chargé du scolaire, a fait la démarche auprès du maire de Saint-Cyr de l'époque. Le refus a été sans appel. Et il a été largement commenté en son temps au sein des conseils d’école. C’est cela qui a conduit notre ville à travailler avec la municipalité de Fontenay sur un projet de piscine intercommunale. A quoi bon prétendre le contraire aujourd’hui de façon aussi mesquine ? La réponse est simple : c’est la rage de vouloir faire croire que rien ne « bougeait » du temps de Claude Vuilliet. L’essentiel, pour nous, est bien que les élèves puissent retourner à la piscine.
Toujours au sujet de la piscine, le maire affirme qu’il a obtenu du maire de Saint Cyr des tarifs préférentiels pour les Arcisiens. Déjà, dans le précédent journal, l’information était mentionnée deux fois. On pouvait ainsi lire dans l’édito du maire : « Négociations avec Saint-Cyr l’Ecole et obtention, en moins de trois mois, de tarifs préférentiels au centre aquatique pour les Arcisiens dès le 12 juillet ». En consultant le site internet de la piscine, on apprend que ces tarifs « préférentiels »… sont aussi accordés aux habitants de Fontenay… Ah bon ? Il n’y a donc pas d’exploit personnel du maire de Bois d’Arcy puisque les habitants de Fontenay ont les mêmes avantages… A moins qu’il ait négocié aussi pour les Fontenaysiens ? Mais non, il s’en serait vanté !
Toujours sur le site de la piscine, on en apprend de belles : en fait les tarifs préférentiels ne concernent que les entrées individuelles ! Si vous allez une fois à la piscine, pas de problème : que vous soyez Saint-Cyrien, Fontenaysien ou Arcisien, vous payez le même prix : 4,50 €. Mais si vous voulez prendre des cours de natation, alors c’est différent : ce sera 210,20 € pour un Saint-Cyrien mais 270,40 € pour un Arcisien ou un Fontenaysien. Le site de la piscine est formel : « ne sont pas concernés : les tarifs des activités et des frais d’adhésion pour les formules PASS »… c’est-à-dire toutes les activités importantes de la piscine. C’est bien dommage que notre maire ne prenne pas la peine d’avertir ses administrés fréquentant la piscine… mais l’essentiel est que tous ceux qui ne vont pas à la piscine soient convaincus que le maire de Bois d’Arcy fait « bouger » les choses.
Toujours dans son éditorial, le maire affirme : « Tous nos projets sont financés et ne nécessiteront pas d’augmentation d’impôts, preuve de notre bonne gestion ». En fait les taux d’imposition sont les mêmes depuis 2010, et les impôts n’ont pas augmenté depuis. On peut cependant s’inquiéter pour l’avenir quand on sait que la suppression de la ZAC « Cœur de ville » va coûter à la ville 1 million d’euros, et quand on sait surtout que le maire a procédé à plusieurs embauches de cadres A depuis avril dernier…
Autre déclaration du maire dans son éditorial : « Enfin, dernière nouveauté, ce journal municipal sera désormais mensuel pour vous informer davantage en toute transparence ». Comme nous l’avons déjà signalé, cette décision est contraire aux préconisations de l’audit effectué en 2009, le maire et sa directrice de cabinet le savent très bien. Notre ville n’a pas besoin d’un journal mensuel, et c’est pour cela qu’a été créé le mensuel L’Agend’Arcy, plus facile à faire et surtout plus court et moins coûteux qu’un journal de 16 ou 20 pages… Il va d’ailleurs être difficile de remplir chaque mois 16 pages d’information (si on peut encore employer ce terme !) : déjà, dans ce journal de rentrée, on remplit l’espace en glissant deux fois la même information avec des caractères différents pour faire illusion : l’annonce de la collecte des déchets et encombrants apparait ainsi page 15 et 18… Mais le maire a besoin de se montrer tous les mois (encore 8 fois sa photo dans ce journal, parfois en petit, il est vrai…) et surtout de marteler sa propagande. Quant à la volonté de «transparence», on peut en douter : on ne trouve aucune mention du coût pour la ville de la mensualisation du journal et il n’est nulle part précisé que L’Agend’Arcy est supprimé. Nous verrons plus loin que l’absence totale de transparence est encore plus évidente sur d’autres sujets.
Les pages 6 et 7 sont consacrées au secteur culturel. Comme on le sait, c’est dans ce secteur que les coupes budgétaires les plus importantes ont été effectuées… mais cela n’empêche pas le journal municipal de prétendre que « ça bouge » (voir plus haut) et que la saison nouvelle s’inscrit dans la « continuité » des précédentes. En fait, les réelles nouveautés dans le secteur culturel ne sont pas signalées (nous en avons déjà parlé) : suppression de 10 spectacles, suppression des festivals de contes et de marionnettes, réduction de moitié du festival de cinéma, suppression des ateliers théâtre et des ateliers lecture, augmentation de 222% de l’adhésion aux ateliers d’écriture (de 90 à 290 euros !), baisse de 40% du budget d’acquisition de livres en médiathèque, suppression du dispositif Ecole et Cinéma pour les maternelles et les primaires… Par ailleurs, il ne reste plus que 4 spectacles jeune public à La Grange, mais cela n’empêche pas le maire d’affirmer, dans l’éditorial du programme de la saison culturelle distribué avec le journal, que «Petits et grands y trouveront très certainement leur bonheur, parce que notre offre culturelle doit être pour tous» ! Une bonne nouvelle cependant dans le journal, page 16 : le cinéma rouvre ses portes en septembre. Il revient de loin : nous continuons d’affirmer que la première intention du maire était de le fermer, ne serait-ce que pour faire des économies de chauffage ! D’ailleurs la programmatrice, partie en avril, n’a pas été remplacée et le projectionniste a été « remercié » fin avril.
Revenons pour finir au programme de la saison culturelle pour signaler que la médiathèque et ses Boîtes à Mots - pardon, ses Cafés Lecture - a complètement disparu de la plaquette ! Encore une nouveauté non-signalée. Les habitués de ces rendez-vous vont apprécier. Enfin nous ne pouvons passer sous silence l’extraordinaire annonce figurant page 26 (toujours dans la plaquette culturelle) pour inviter les lecteurs à assister à une soirée cabaret prévue le lundi 3 novembre : « Sans oublier des invités surprises dont eux-mêmes ne sont pas au courant de leur venue »… ???? Sur le plan de la syntaxe, cette phrase est déjà une bien jolie perle dans un programme qui se dit culturel ! Quant au sens de la phrase, il reste indéchiffrable : ces « invités surprise » vont-ils venir « à l’insu de leur plein gré », pour reprendre la célèbre formule ? Par quel heureux hasard viendraient-ils alors qu’ils ne sont pas au courant qu’ils doivent venir ? Enfin bref, on peut gloser à l’infini, cette «information» résiste à tout essai d’interprétation. Et s’ils ne veulent pas venir ? Ou plus simplement existent-ils vraiment ? On se souvient que dans le numéro 107 du Journal, on nous annonçait des «invités prestigieux» pour l’inauguration du festival de cinéma… alors que finalement personne n’est venu. Enfin, le plus important est que s’ils existent et qu’ils viennent, ils ne disent pas : « Si j’aurais su j’aurais pas v’nu ! »
Dans le journal, page 7, on apprend qu’un public « nombreux » a assisté au festival de cinéma… mais à part pour les séances réservées aux classes des écoles arcisiennes (qui sont venues comme chaque année), aucun chiffre n’est donné sur la fréquentation du public adulte. Il faut dire qu’avec une semaine de moins, les chiffres sont forcément inférieurs à ceux de 2013. Par souci de « transparence », on aurait pourtant pu évoquer le cahier de doléances mis à la disposition du public, dans lequel on trouve quelques protestations sur la durée réduite du festival ou sur l’absence de dimension patrimoniale de la programmation (un seul film était antérieur à l’an 2000). Il faut croire que la « transparence » vantée par le maire n’engage que ceux qui veulent bien y croire.
La page 8 est consacrée à la présentation de deux nouvelles associations. Rien de plus normal. Mais que vient faire sur cette page une publicité pour une autre association proposant une activité théâtrale quand on sait que cette association existe depuis longtemps et que l’on peut trouver exactement le même texte de présentation dans le Guide Municipal distribué en même temps que le journal ? Le plus étonnant est qu’il y a bien eu création d’une nouvelle association de théâtre avant les vacances, et qui sera même présente au forum des associations. Pourquoi alors ne pas la présenter dans cette page du journal, pourquoi pas en même temps que l’autre association, en toute «transparence» ? Depuis quand le maire de Bois d’Arcy, directeur de la publication et donc seul responsable du contenu de son journal, favorise-t-il une association par rapport à une autre dans les pages du journal de la Ville ? Serait-ce parce que cette nouvelle association est née des Ateliers de la ville, supprimés brutalement par le maire en juin dernier ? Voudrait-on « l’aider » à ne pas avoir d’adhérents ?
Une page entière (n°9) est consacrée au voyage effectué en juillet dernier par une délégation arcisienne - y compris le maire - dans notre ville jumelle de Mücheln. On peut lire cette légende en milieu de page : « Les nouveaux maires souhaitent donner un nouvel élan au rapprochement de leurs deux villes. Le jumelage devrait désormais se développer, en plus des familles, aux écoles, aux associations sportives mais également aux entreprises ». Quand on vous dit que l’obsession du «renouveau» transpire à chaque page ! Il faut quand même rappeler au maire de Bois d’Arcy que le jumelage avec Mücheln a commencé par les échanges scolaires, dès le début des années 90, avant même le jumelage officiel qui date de 1997. A l’époque, les élèves de 5ème et de 3ème du collège Mozart se rendaient chaque année à Mücheln avant d’accueillir ensuite leurs correspondants allemands. Cela a duré au moins jusqu’en 2008. Il se trouve que la présidente du comité de jumelage est justement à l’origine de ces échanges puisqu’elle a été durant toutes ces années professeur d’Allemand au collège Mozart. Le maire n’a donc aucune excuse pour prétendre l’ignorer, surtout qu’elle l’accompagnait en juillet dernier et figure même en photo dans le journal, toujours page 9.
Quant aux associations sportives, là non plus il n’y a rien de «nouveau» : dès le début du jumelage, il y a eu des échanges entre associations sportives des deux villes (cyclisme, karaté, sports collectifs…). Comme on le voit, peu importe la fiabilité des «informations» données par le journal, l’essentiel est de faire croire que le renouveau est partout.
Nous l’avons déjà évoqué en introduction : dans la présentation de la rentrée, le maire ose faire passer l’école le mercredi matin comme une «nouveauté» totalement assumée : «un nouvel emploi du temps sera appliqué avec comme grande nouveauté l’école le mercredi matin» (page 10). Il y a deux mois, il affirmait que cette disposition était nuisible pour le bien-être des enfants : à l’époque il voulait encore faire croire qu’il respecterait ses engagements de campagne alors qu’il savait depuis toujours qu’il n’avait pas les moyens de s’opposer à cette modification du calendrier scolaire.
Dans cette même page, le maire présente l’allongement de la pause méridienne (de 2 heures à 2 heures 15 minutes) comme une amélioration : « Grâce à cette pause un peu plus conséquente, les équipes d’animation pourront laisser plus de temps aux enfants pour déjeuner et organiser au mieux les deux services en maternelle et le service continu en primaire ». En fait, tout se passait déjà très bien l’année dernière sur deux heures. Mais il faut bien éviter de rappeler la cause de cet allongement de 15 minutes : le refus du maire d’appliquer les TAP (Temps d’Activités Périscolaires), refus qui prive aussi la commune de la dotation de la CAF (54 euros par enfant inscrit aux TAP). C’est aussi pour cette raison que les élèves finiront les cours à 16 H : parce que les ateliers prévus par la réforme des rythmes scolaires ne seront pas mis en œuvre à Bois d’Arcy. Mais cela n’est rappelé nulle part dans le journal, bien au contraire on nous explique que « les animateurs pourront aussi proposer davantage d’activités aux enfants puisqu’ils auront plus de temps à leur consacrer ». Mais alors tout est parfait ! Pourquoi avoir autant communiqué sur le refus de cette réforme pour la présenter comme un atout aujourd’hui ?
Autre argument de propagande cher au maire : le fleurissement de la commune. Pour bien nous convaincre que c’est mieux maintenant, le journal consacre une pleine page aux ronds-points qui ont été fleuris, avec des photos Avant/ Après. Comprenez que c’était vilain du temps de Vuilliet et que c’est bien plus beau avec Benassaya… Malheureusement on est en droit de douter. Y a-t-il vraiment du mieux place Henri Juillet (photo n°3) ? Chacun ses goûts, mais on est aussi en droit de préférer les « bosquets » au « large fleurissement », qui coûte plus cher en eau et qu’il faut recommencer chaque année. A quoi ressemblera ce rond-point en hiver, sans fleurs et sans bosquets ?
Les deux autres ronds-points photographiés sont situés à la Croix Bonnet, sur l’avenue Fritz Lang. Le problème, cette fois, est que leur entretien n’était pas à la charge de la ville de Bois d’Arcy jusqu’en avril dernier (voir le dernier numéro du journal). Alors à quoi bon cette démonstration ? Le pire est que la première photo présente le rond-point situé près de la nationale 12 comme ayant été «laissé en friche», sans doute par la précédente équipe, alors que ce que nous voyons est le résultat du travail (de défrichement qui plus est !) des équipes des espaces verts de la ville, travail effectué en avril et mai dernier, avant plantation des fleurs (qui apparaissent sur la photo de droite). Voilà comment on cherche à faire passer son propre défrichement pour une négligence de l’équipe précédente. Même sur ce genre de sujets, le journal de Bois d’Arcy fait de la désinformation.
On peut enfin s’interroger sur l’intérêt de planter autant de fleurs, pour un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an (150 000 € prévus par le maire au budget 2014, excusez du peu), sur un rond-point où passent chaque jour des centaines de camions mais aucun piéton. Est-ce que cela profite vraiment aux Arcisiens ? Le journal nous apporte en fait une réponse : «les embellissements sont manifestes sur des lieux de passage stratégiques (entrées de ville et ronds-points)». « Stratégiques » ? C’est-à-dire ? « Stratégiques » pour qui ou pour quoi ? Vous avez compris : « stratégiques » pour la communication du maire : il faut que cela se voie ! Et si vous ne passez pas par ces ronds-points, on vous les montre dans le journal, et on vous sort de prétendues photos d’Avant !
Pour conclure sur ce point, nous vous présentons ci-dessous une photo, prise il y a quelques jours, de la place de la Tremblaye (une des plus vieilles de la Ville, qui appartient donc à son patrimoine). Ce n’est pas dans le Journal municipal qu’on vous la présenterait, et pour cause : aucune fleur, des herbes folles, un square laissé en friche… On peut donc en conclure que ce n’est pas un lieu de passage « stratégique ».
En matière de photos « Avant/Après », on s’attendait à ce que le maire nous présente son bureau avant et après les travaux de rénovation complète effectués cet été… mais non, rien… même pas une petite information figurant dans les travaux de l’été (pourtant sa directrice de la communication s’est beaucoup investie dans le choix des papiers-peints), encore moins une indication du coût pour la collectivité. La « transparence » aurait pourtant voulu que le maire nous informe, surtout que ces travaux n’étaient pas prévus par l’équipe précédente… ni annoncés lors de la présentation du budget par l’équipe actuelle.
Page 18, sous l’intitulé « Solidarité », sont évoqués les « Coups de pouce 2014 aux Arcisiens ». Il s’agit d’aides proposées chaque année par le CCAS aux Arcisiens en difficulté. L’article évoque ainsi la traditionnelle prise en charge partielle, par le CCAS, du montant de la cotisation à une association arcisienne. Jusqu’à cette année, cette aide était proposée à tous les Arcisiens qui avaient besoin d’aide, quel que soit leur âge et quelle que soit l’association culturelle, sportive ou de loisirs. Mais surprise cette année, cette disposition a été largement réduite, sans aucune précision du Journal, bien entendu, qui se contente d’indiquer qu’elle concerne « l’aide aux sports, à l’apprentissage des langues et à la musique pour les enfants jusqu’à 18 ans ». Donc si vous faites une autre activité de loisirs ou culturelle, ou si vous avez plus de 18 ans, vous n’aurez plus rien du tout. Encore une nouveauté qui n’est pas revendiquée. Mais tout cela n’empêchera pas le maire de Bois d’Arcy de parler de « transparence »…
Pages 18 et 19, vous aurez sans doute remarqué la « nouvelle » présentation des tribunes libres : celle de la majorité vient maintenant après celle de l’opposition, ce qui permet de lui répondre et de parler en dernier. La ficelle est grosse et la méthode bien peu démocratique. Mais comment s’en étonner quand on sait que le maire dirige lui-même le journal et tient à écrire personnellement la tribune de la majorité. On le reconnait d’ailleurs facilement dans son goût immodéré des citations piochées sur Internet : ces formules sont bien pratiques car elles apportent une sorte de vernis culturel tout en évitant de penser par soi-même. Cela lui permet aussi d’insulter ses opposants : « opposition brutale », « insulte grotesque », « prose pathétique et nauséabonde »…Ce déversement de haine et de mépris a au moins le mérite d’être édifiant pour tous les lecteurs du journal.
Par ailleurs, le maire nous suggère de nous « mettre au travail »… Lui qui est un lecteur assidu de notre blog sait pourtant bien que nous faisons régulièrement notre travail d’opposants en informant nos lecteurs. Nous venons d’en apporter une nouvelle preuve avec cette analyse du Journal de désinformation municipal, et nous le prouvons encore avec cette dernière information :
Dans un précédent article, nous nous étonnions que le maire embauche plusieurs cadres A. Nous faisions également remarquer que, contrairement à l’usage, ces nouveaux responsables de service n’étaient même pas présentés dans le Journal municipal. On pourrait croire que nous avons été entendus puisque l’on peut découvrir, en page 14 du Journal n°109, la nouvelle directrice de l’économie et du numérique, Mme Anne Capiaux. Ceci étant, aucune autre information n’est donnée sur le parcours de cette dame, et c’est bien dommage. Nous allons donc réparer, en toute « transparence », cet oubli.
- Cette personne a été embauchée très rapidement après les élections. Les procédures d’appel à candidature en interne et en externe ont-elles été respectées ?
- On peut aussi s’étonner que le maire de Bois d’Arcy ait embauché une responsable de l’économie quand on sait que l’économie est une prérogative de l’intercommunalité de Versailles Grand-parc. Mais peut-être est-ce surtout pour le numérique, son autre attribution, qu’elle a été engagée ?
- Justement, figurez-vous que Mme Capiaux est 2ème adjointe au maire UMP d’Elancourt, chargée de l’Education et de l’Ecole numérique. Elle est même adjointe à Elancourt depuis 2008. C’est curieux que les Arcisiens ne soient pas informés de ce… détail. Faut-il rappeler aussi que le directeur de la communication de la ville d’Elancourt, de 2008 jusqu’à récemment, était un certain Benassaya Philippe…aujourd’hui maire de Bois d’Arcy et donc employeur de Mme Capiaux. Quelle étrange coïncidence !
- Pour que les choses soient bien claires, il faut ajouter que le maire UMP d’Elancourt a remis au ministre de l’Education, le 15 février 2010, un rapport sur l’école numérique. Dans ce rapport, consultable sur internet, figure l’équipe qui a effectué cette mission avec le maire d’Elancourt : en première position figure « Anne Capiaux, maire-adjointe aux nouvelles technologies de la ville d’Elancourt ». En quatrième position figure « Philippe Benassaya, Directeur de la Communication de la ville d’Elancourt ». Pas de doute possible, ces deux personnes se connaissent parfaitement bien et ce depuis quelques années.
- Il faut revenir à la page 11 du journal pour découvrir que « la nouvelle direction de l’Economie et du Numérique va dès cette année mettre en place un grand plan numérique dans les écoles. Des financements seront trouvés auprès des partenaires publics, comme le Conseil général ». C’est donc bien de Mme Capiaux qu’il s’agit, c’est elle qui va se charger de l’équipement numérique des écoles, autre promesse phare du candidat Benassaya. Cependant, on pourrait s’étonner du caractère catégorique de l’affirmation : « des financements seront trouvés » auprès du Conseil Général. Comment le Journal peut-il être aussi affirmatif en employant le futur, ce qui semble indiquer que ce n’est pas encore fait … mais que le résultat ne fait aucun doute ?
On peut peut-être trouver un élément de réponse dans le compte-rendu de la séance du 21 décembre 2012 du Conseil Général des Yvelines. Ce jour-là, une délibération a été prise pour « un partenariat pour le développement des tablettes numériques avec le Centre Régional de Documentation Pédagogique des Yvelines et l’Association Initiatives Terrain d’Elancourt ». Le Conseil Général verse donc une contribution de 50 000€ à l’Association Initiatives Terrain d’Elancourt, « qui œuvre dans le domaine du développement du numérique et des apprentissages scolaires », afin « d’acquérir et transférer aux écoles et collèges concernés les matériels nécessaires ». Il s’agit alors de 10 écoles primaires d’Elancourt et de 4 collèges des villes de Maurepas, Elancourt, Chatou et Marly le Roi. Est-ce parce que le Conseil Général a déjà procuré ce genre de financements que le Journal de Bois d’Arcy semble si sûr de l’obtention prochaine de subventions équivalentes ? C’est bien possible, car figurez-vous que l’association « Initiatives Terrain », fondée par le maire d’Elancourt en 2003, a un lien étroit avec Mme Capiaux : cette dernière se présente, aujourd’hui même, sur son compte Linkedin (accessible librement et par tous sur internet), comme « chargée de mission Initiatives Terrain » depuis « juin 2003 - Poste actuel (11 ans 3 mois) »… tout en indiquant qu’elle est aussi « Directrice du service développement économique emploi et numérique » en Mairie de Bois d’Arcy depuis « Juin 2014-Poste Actuel (3 mois) »…
Question : le maire de Bois d’Arcy a-t-il l’intention d’équiper les écoles de Bois d’Arcy avec l’aide de l’association Initiatives Terrain ? S’il le fait, sa directrice du numérique, chargée du dossier, ne risque-t-elle pas d’être en situation de conflit d’intérêt ? Nous sommes convaincus que le maire de Bois d’Arcy aura à cœur de répondre en toute transparence à nos questions.
- Pour conclure sur ce sujet, et pour confirmer nos informations, nous devons aussi porter à votre connaissance un tract qui a été diffusé à Elancourt pendant la campagne des élections législatives de 2012. L’auteur de ce tract était alors une conseillère municipale UMP d’Elancourt, Dominga Dourche, qui adressait en fait une lettre ouverte au député-maire de la ville, candidat aux législatives, alors qu’elle appartenait à sa majorité municipale. Elle posait plusieurs questions à son maire-candidat. Nous reproduisons ci-dessous la 5ème question : « Vous vous félicitez de proposer aux enfants du soutien scolaire en ligne, mais vous imposez de passer par une association, que vous avez fondée, « Initiatives Terrain » dont la présidente (Catherine David) et une salariée (Anne Capiaux) sont deux de vos adjointes ! Allez-vous mettre fin à ces pratiques d’un autre âge ? ».
Nous nous contenterons d’ajouter que l’intégralité de ce tract est très facile à retrouver sur internet et qu’il ne semble avoir fait l’objet d’aucune poursuite en justice.
19:46 Publié dans Journal municipal