01/07/2014
Le festival "Mémoires des toiles" n'est plus qu'un souvenir !
Le candidat Benassaya l’avait pourtant affirmé lors d’une réunion publique : il voulait « amplifier » le festival de cinéma de Bois d’Arcy, devenu au fil des ans un véritable événement rayonnant bien au-delà de Bois d’Arcy.
Il fallait se méfier. Déjà, «Supermenteur » perçait sous le costume du candidat, car ce n’est pas une « amplification » mais une amputation que le festival a subie : une semaine de moins, rien que cela, et 12 films au lieu de 23 ! Décidément, la seule politique culturelle dont est capable le maire actuel est celle du bulldozer (voir articles sur ce blog), au mépris des attentes de nombreux Arcisiens. L’offre culturelle faisait partie de la qualité de vie de Bois d’Arcy, mais le maire s’en moque : il préfère planter quelques fleurs de plus dans les bacs ou installer quelques « Pinocchio » aux entrées de la ville…
Le festival a été réduit à presque rien dans sa durée mais aussi dans son contenu ; regardez le programme qui vient d’être distribué : des blancs, des photos et quelques lignes de présentation des films, copiées sur les jaquettes des DVD (comparez avec les analyses sérieuses et documentées des années précédentes). De plus, les films proposés cette année sont tous postérieurs à l’an 2000, à une exception près ! Auparavant, on arrivait à couvrir tout le 20ème siècle (et les 5 continents…). Bref, ce que doit proposer un festival qui a pour mission de rendre accessible le patrimoine cinématographique dans toute sa diversité, à plus forte raison quand on a la chance d’accueillir sur son territoire les prestigieuses Archives du film du CNC.”
Des rendez-vous traditionnels ont été supprimés :
- la séance présentée par les Archives du film. Supprimée ! Pourquoi leur demander de présenter quelques-uns de leurs trésors, invisibles autrement ? Non, on demande aux Archives de faire visiter leur site, mais présenter des films anciens, pas question ! Pour « mémoire », l’année dernière, la Directrice des collections des Archives du film, Béatrice de Pastre, avait présenté, entre autres, un court-métrage de 1899 sur l’affaire Dreyfus, réalisé par Georges Méliès, et une séance avait été conçue pour le jeune public avec Jean-Baptiste Garnero, chargé d’études… Comme le dit « Supermenteur » dans le programme du festival, celui-ci est « désormais plus accessible ». Tout s’explique ! On comprend enfin pourquoi le maire actuel ne fréquentait pas les précédents festivals (son adjointe à la culture non plus) : ce n’était pas « accessible »…
- la séance présentée par Claude-Jean Philippe… Supprimée ! Pourquoi continuer de faire venir un véritable spécialiste, présentateur du ciné-club pendant 20 ans sur France 2, auteur de plusieurs ouvrages bien connus des cinéphiles ? Depuis 2003, Claude-Jean Philippe était le parrain du festival. Cette année, il n’a même pas été contacté.
- le partenariat avec les cinémas de Saint-Cyr et Fontenay, avec la MJC, avec les Ateliers Arcisiens…Terminé ! Le concert de musiques de films proposé par l’école de musique…Terminé ! Les films présentés par des spécialistes… Terminé ! Dans Bois d’Arcy le Journal n°107, on nous annonçait la venue « d’invités prestigieux » pour la soirée d’ouverture du 27 juin… Vous pouvez toujours chercher dans le programme…
- la séance en plein air sur l’esplanade Dyf… Terminée ! Sous prétexte de « faciliter l’accès des familles et du jeune public » au film proposé, il sera projeté à 21h30 au cinéma de la Grange. Blague à part, c’est surtout pour ne pas avoir à louer un écran géant… Il n’y a pas de petites économies… Et encore une fois on utilise des prétextes plutôt que de dire la vérité.
- la Tombola…Supprimée ! On se demande bien pourquoi, puisqu’elle ne coûtait rien à la Ville et permettait aux spectateurs de gagner une télévision, un caméscope ou un home-cinéma (offerts par Leclerc) ou encore des invitations à des spectacles.
- cependant on n’a pas supprimé le cocktail d’inauguration, auquel étaient conviés tous les maires de Versailles Grand-Parc… Malheureusement, aucun n’est venu. C’est ainsi qu’on a pu assister à cet incroyable spectacle : deux employés de la Ville dirigeant les invités arcisiens vers le parking prêté par l’entreprise Fuji et bloquant l’accès au parking de la Tremblaye, réservé aux VIP… mais qui est resté aux trois-quarts vide. A noter au passage que Versailles Grand Parc subventionne depuis trois ans le festival en finançant une manifestation (le concert d’ouverture cette année). Par ailleurs, VGP avait édité, en 2012 et 2013, un petit dépliant de 4 pages destiné aux autres communes de la communauté d’agglomération, permettant ainsi d’élargir le public et de valoriser l’action conduite par Bois d’Arcy. Qu’en sera-t-il l’année prochaine, le partenariat avec les villes voisines étant abandonné ?
En conclusion, on ne peut que constater une fois de plus l’incompétence et l’amateurisme du maire et de son adjointe à la culture. Au mépris de ce qui existe depuis longtemps sur Bois d’Arcy (c’est vrai pour le festival comme pour les ateliers théâtre, les festivals de marionnettes et de contes…), au mépris des attentes des Arcisiens, on coupe dans le budget culture, en pensant que personne n’y trouvera rien à redire. On détruit ce qui a été fait patiemment, ce qui s’est construit sur des années, fédérant progressivement un public de plus en plus large, et on détruit sans même prendre le temps de la réflexion, sans même s’interroger sur les conséquences de ses choix, sans même se donner la peine de se renseigner. Le maire vient encore d’en faire la démonstration dans l’éditorial du programme du « festival » : dans ses remerciements, il ne pense même pas à citer la médiathèque, alors que c’est en son sein qu’est né le festival en 2002, et qu’elle en est le moteur depuis cette date. Il est évident qu’il l’ignore (comment pourrait-il le savoir ?), mais il aurait pu lire au moins l’intitulé complet du festival : « De l’écrit à l’écran », ce qui lui aurait peut-être mis la puce à l’oreille. Le plus surprenant est qu’il n’y ait eu personne auprès de lui pour l’en informer… au sein de son cabinet, par exemple.
14:53 Publié dans Chronique