19/06/2014
La culture à Bois d'Arcy : une "espèce" en voie de disparition...
Ce conseil du 17 juin a aussi été l’occasion de vérifier le désastre en cours dans le domaine de l’action culturelle. Les tarifs proposés pour la saison 2014 /15 confirment les suppressions déjà évoquées sur ce blog : ateliers théâtre, festival de marionnettes, festival des contes, spectacle offert aux abonnés de La Grange, ainsi que 10 spectacles de la programmation du théâtre, ciné-goûter… Mais on a pu aussi apprendre la suppression du dispositif « Premiers Plans », et le fait que l’inscription dans le dispositif « Ecole et cinéma », pourtant initiée sur la précédente mandature, ne serait pas finalisée, sur décision de la mairie. L’ancienne majorité avait pourtant profité de l’ouverture du cinéma de La Grange pour s’engager vis-à-vis de ces deux actions culturelles de grande qualité qui permettent, sur le temps scolaire, d’emmener les élèves de grande section de maternelle et des écoles primaires voir plusieurs films dans l’année. Bénéficiant, bien entendu, d’un accompagnement pédagogique important, ces dispositifs d’« Education à l’image » permettent aux élèves de développer leur esprit critique, ainsi que de se constituer, dès le plus jeune âge, une culture cinématographique. Le maire actuel a tout simplement décidé de tirer un trait sur tout cela. Une élue d’opposition a alors fait remarquer qu’une école de Bois d’Arcy était quand même inscrite à ces dispositifs et allait pour l’instant dans les villes voisines voir les films. Visiblement, le maire n’était pas au courant.
Mais les délibérations présentant les tarifs de l’année prochaine dans le secteur culturel réservent d’autres surprises : nous avons déjà signalé dans un autre article (« A Bois d’Arcy, la démocratie n’est plus ce qu’elle était ») les erreurs qui s’y trouvaient, mais le plus étonnant est que le maire, dans son budget, a maintenu pour la prochaine saison le même niveau de recettes que celles obtenues la saison dernière, alors que le nombre de spectacles a été réduit à 18 au lieu de 28 (avec seulement 4 spectacles pour le jeune public). De plus, sur ces 18 spectacles, 9 présentent des tarifs ne dépassant pas 12 €. Comment, dans ce cas, prétendre tabler sur les mêmes recettes ? Pour ce faire, il aurait fallu augmenter les tarifs, ce qui n’a pas été fait, alors même que l’adjoint aux finances avait annoncé, lors du vote du budget fin avril, que ces tarifs seraient revus à la hausse… On ne s’en plaint naturellement pas, mais on ne comprend pas le raisonnement qui a été tenu. Ni le maire ni son adjointe à la culture n’ont été en mesure d’apporter une explication sur cette incohérence. En conséquence, on peut à bon droit s’interroger sur la sincérité du budget 2014 présenté par le maire en avril dernier – sincérité budgétaire qui, rappelons-le, est un impératif légal.
De même, on ne peut soutenir l’augmentation de 222% du tarif des ateliers d’écriture (qui passe de 90 à 290 euros par an !), comme on ne peut que désapprouver la création d’un tarif (certes minime de 4 euros) pour les « Boîtes à mots », portées par la médiathèque : ce choix risque de compromettre gravement tout le travail fait depuis plus de dix ans pour amener parfois plus de 100 personnes à écouter des artistes lire à voix haute, et avec grand talent, des textes littéraires. Mais cela, le maire ne l’entend pas ; tout ce qui concerne le travail de longue haleine de médiation culturelle autour du livre (mission essentielle des médiathèques et lieux relevant de la « Lecture Publique ») lui est inconnu ou indifférent. Il l’a dit et répété : pour lui, la culture n’est pas un service public, donc on lui consacre le moins d’argent possible et on fait payer le « consommateur ». Quant à ceux qui ont peu de moyens, on s’en moque, apparemment. Une autre raison est évoquée pour justifier toutes ces suppressions ou augmentations : il prétend vouloir faire des économies en ces « temps de crise »… On aurait pu le croire, si l’on ne voyait pas à côté de cela les postes créés à chaque nouveau conseil, des postes d’attachés, de brigadier ou encore de responsable de cabinet… Autant de créations de postes qui vont peser lourd dans le budget communal. A qui le tour, quand il aura tout « cassé » dans le secteur culturel ?
14:58 Publié dans Chronique