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17/01/2016

Les vœux du maire : une opération de communication

Jeudi 7 janvier, le maire a invité les «personnalités» arcisiennes et extérieures à la traditionnelle cérémonie des vœux, au théâtre de la Grange. Mais elle n’a plus de traditionnel que le nom… pour le reste cette cérémonie est devenue, elle aussi, une coûteuse opération de com’: «un grand show, orchestré à la virgule près» comme le note les Nouvelles de Versailles dans l’édition du 13 janvier.

Le maire a kidnappé l’assemblée pendant 65 minutes par un «discours fleuve», comme le rapporte le journaliste des Nouvelles. Seul sur scène pendant la quasi-totalité de la cérémonie, il n’a autorisé les autres élus à le rejoindre qu’à la fin.

Tout cela sans convaincre pour autant. A la sortie, beaucoup d’invités se sont plaints de la durée de ce «show» et de la «mégalomanie» du maire, mot qui est revenu souvent car nous avons tous en mémoire la quarantaine de drapeaux au nom de ce dernier accrochés aux réverbères… Les gens ne sont ni dupes ni stupides.

Nous n’allons pas revenir sur la totalité du discours, mais il nous semble important d’insister sur certains points très significatifs :

 

1 - La première partie du discours a porté sur la situation de la Franceselon P. Benassaya. Là encore un grand nombre d’invités ont exprimé leur stupeur en sortant de la salle. Quel rapport avec Bois d’Arcy ? Aucun ! Cela permet juste de meubler quand on n’a pas grand-chose à dire en matière de bilan et de projet. Le maire s’est vanté d’avoir « tout réalisé en à peine 20 mois »…sans se rendre compte que cela souligne surtout la maigreur de son bilan.

Il s’agissait, en partant des attentats de 2015, de taper sur le gouvernement, une fois de plus. Après quelques mots pour les victimes de ces attentats, le maire en est arrivé à ce qui lui tenait à cœur : dresser un tableau apocalyptique de notre pays.

 Voici quelques extraits :

  • Sur la politique nationale ? «Déni… complaisance… délitement… culture de l’excuse et de la repentance… faiblesse… résignation… mots creux… renoncement… aveuglement… en minimisant, relativisant, fermant les yeux… élites sorties de la même école, de la même engeance sociale». Et surtout cette phrase qui en a fait sursauter plus d’un : «A force de rabaisser la République, négocier notre laïcité, dévaloriser la famille, le travail, la nation, notre pays est devenu une proie facile»… Voilà qui rappelle le «Famille, Travail, Patrie» de triste mémoire... Est-ce volontaire ?

  • Sur la France ? «pays divisé, fracturé, cassé… pays perdu… terrain vague de toutes les radicalités… Etat bafoué». Une pensée du jour a agrémenté ces belles paroles : «le coupable est la victime de la méchante société et la victime, le coupable idéologique désigné»… On comprend pourquoi le maire a fait beaucoup de citations ce soir-là (Hugo, Stendhal, Valéry, Bossuet, De Gaulle…) quand on découvre ses propres pensées.

  • Sur le Président de la république ? «le consensus mou de ceux qui traversent la France en charentaise (vous noterez, je n’ai pas dit en pédalo)»… Sans commentaire.

  • Mais heureusement il y a «le peuple» pour lequel le maire n’a pas assez d’envolées lyriques : «Le peuple de France n’est pas un peuple comme les autres : il a besoin de reconnaissance et de considération».
    Et les autres peuples, non ? Ils ont besoin d’ingratitude et de mépris ? Il y aura ensuite une autre envolée lyrico-historique allant de Clovis à la deuxième D.B. en passant par les Cadets de Gascogne et Valmy… excusez du peu !

  • Et puis il y a aussi « l’innovation » avec une autre envolée à ras d’une « première fleur » : « L’innovation française se développe dans l’harmonie et le respect de l’Histoire et l’éclat des choses ». Nous remercions d’avance toute personne qui pourra nous aider à traduire cette forte pensée. Et quand on pense que le maire a affirmé que la culture, avec lui, était « moins prise de tête »…on en reste confondu.

On comprend pourquoi beaucoup d’invités sont sortis de la salle interloqués.

Peut-être ignorent-ils la raison profonde de ce discours «national» ? Le maire de Bois d’Arcy a des envies de députation, il rêve d’être candidat (ou suppléant) lors des législatives de 2017.

Dans la salle, ce 7 janvier, il y avait des élus LR des Yvelines (maires, conseillers départementaux, etc) et l’ancien député des Yvelines et maire d’Elancourt. Une centaine de personnes (1/4 de la salle) étaient « extérieures » à la commune. Pour P. Benassaya, c’était donc l’occasion de prétendre à une stature nationale. Lui qui affirmait qu’il serait «maire à plein temps»… encore une bonne blague.

 

 2 - Le «show» a continué avec un film de 7,22 minutes montrant Bois d’Arcy filmée par un drone. De bien belles images, tournées en octobre dernier lors de journées assez ensoleillées. Mais combien a coûté ce petit film ? Selon nos sources, chaque journée de tournage par drone coûte 2500 euros… et il a fallu presque 3 jours pour Bois d’Arcy, soit 6 à 7000 € environ… 1000 euros la minute. Comment le maire peut-il continuer d’affirmer que les finances de la Ville sont en difficulté alors qu’il autorise une telle dépense ? Etait-ce une priorité ?

 

3 - La seconde partie du discours était consacrée à Bois d’Arcy «abandonnée par un Etat qui a décidé de lâcher les communes» selon le maire, toujours aussi modéré dans ses propos. Les assistants ont donc eu droit au même discours que celui que leur inflige chaque mois le magazine avec la même autosatisfaction... et les mêmes attaques contre l’Etat (baisse des dotations, augmentation du FPIC…) et contre Claude Vuilliet... présent ce soir-là. Ajoutons qu’ont été projetés les petits films tournés par le caméraman qui suit le maire toute l’année…

Nous ne reprendrons pas toutes les affirmations du maire, auxquelles nous avons déjà souvent répondu. Nous ne retiendrons que quelques exemples :

  • «Depuis notre arrivée, nous avons dû, en plus, déployer des trésors d’ingéniosité pour résorber un trou d’1,4 M € dans les caisses de la Ville».
    Mais oui ! C’est d’ailleurs pour résorber ce trou que P. Benassaya, dès son « arrivée » a dépensé plus de 100 000 € pour embaucher des connaissances, en oubliant que certains postes étaient déjà pourvus, a acheté 200 000 € de fleurs et mensualisé le journal municipal… La réalité ? Le budget 2014, préparé par l’ancienne équipe, était parfaitement équilibré.
    Même le journaliste des Nouvelles de Versailles ne se laisse pas berner par cette attaque. Toujours dans l’édition du 13 janvier dernier, il exprime clairement ses doutes : «Le maire… a rappelé une nouvelle fois à loisir le déficit d’un million et demi d’euros qu’aurait laissé selon lui l’ancienne équipe».

  • La devise de l’équipe actuelle ? «Donner plus, donner mieux, mais avec moins, beaucoup moins». Donner plus, mieux ? Les présidents d’associations présents dans la salle ont dû se pincer pour être sûrs d’avoir bien entendu. Ils ont surtout reçu «moins, beaucoup moins» en 2015.

  • La gestion municipale ? «Des choix courageux» avec «la réduction d’avantages fiscaux sans toucher à l’impôt». On croit rêver…

  • «Nous travaillons sans relâche … pour maîtriser nos dépenses de fonctionnement… » Bien sûr ! Il suffit de voir l’avalanche de dépenses de com’ effectuées ces derniers mois, par exemple… (sur notre site, cliquez sur l’onglet «depuis 2014» pour en avoir le détail). On ne peut donc que sourire (jaune) quand on entend le maire se féliciter de sa «gestion plus rigoureuse» et quand on a subi l’augmentation des tarifs municipaux et des impôts (+475 000 € pour ces derniers).

  • Selon le maire, l’équipe actuelle aurait beaucoup fait pour le dynamisme économique mais il ne peut citer que des entreprises installées sur la commune avant 2014. Pour son propre bilan, il n’a pas grand-chose à dire… alors il annonce fièrement qu’il négocie avec la SNCF pour que la gare de Fontenay-le-Fleury s’appelle aussi «Bois d’Arcy». Il paraît que c’est «capital» pour les «investisseurs»… mais ce qu’il ne dit pas c’est que cela va coûter très cher pour que la SNCF fasse les modifications nécessaires : «20 000 €» selon Les Nouvellesentièrement à la charge de notre Ville. Est-ce que cela en vaut vraiment la peine ?

  • Pour faciliter les déplacements sur la Ville, jugés «difficiles» par le maire … il est question d’installer une borne «Auto-lib» rue Jean Jaurès…??? Des vélos, on veut bien, mais des voitures ? En quoi cela va-t-il faciliter les déplacements ? C’est encore une trouvaille pour pouvoir indiquer «nouveau» dans le magazine ?

  • Comme toujours, il est impossible d’avoir des chiffres justes et fiables Le maire annonce :


- 650 inscrits pour la révision en ligne (MAXICOURS)… alors que le magazine de janvier n’en évoquait que 400,

- la présence de 12 caméras : à ce jour il y a 11 caméras en ville : 4 installées et 5 programmées avant 2014 par l’ancienne équipe, il n’en reste donc que 2 à l’actif de l’équipe actuelle.

- que la réforme des rythmes scolaires aurait coûté «150 000 €» à la Ville… jusqu’à maintenant, il n’avait annoncé que 100 000 € …pour une réforme qui n’a même pas été appliquée...

- que tout est fait pour que la jeunesse «s’épanouisse»… et c’est pour cela que tous les séjours, été comme hiver, ont été supprimés, ainsi que la quasi-totalité des spectacles jeune public, et que la Ville a réduit de 35 000€ le budget de la MJC en 2015 ?
Quant à l’enfance, elle a été carrément «oubliée» par le maire, qui a pourtant passé tous les services de la Ville en revue…
Décidément, les plus jeunes ne sont guère pris en compte… serait-ce parce qu’ils ne votent pas encore ?

P. Benassaya est incapable de s’en tenir à la vérité. Sur Twitter, il affirme que 500 personnes ont assisté à ses vœux dans le théâtre de la Grange… une salle qui n’offre que 400 places.

 

  • Toujours au rayon des mensonges récurrents, il faut signaler aussi le fameux projet imaginaire de «590 logements» à la Croix-Bonnet, attribué à Claude Vuilliet. Tout cela pour faire passer les 400 logements supplémentaires, décidés en février dernier, pour une amélioration. Mais c’est promis : «le temps de la densification est terminé… nous souhaitons construire moins mais mieux». C’est toujours la méthode Coué, comme pour les impôts : croyez ce que je dis, ne regardez pas ce que je fais En réalité, c’est bien 1000 logements supplémentaires qui seront construits par cette municipalité. Quant à la Croix-Bonnet, le maire a juré qu’après ces 400 logements il n’y aurait plus aucun programme immobilier. C’est noté. On en reparlera.

Cet exercice d’autosatisfaction s’est terminé en affirmant que tout (?) avait été réalisé «sans augmenter les impôts».

ET par cette phrase magnifique !!!
«…..à Bois d’Arcy, des hommes et des femmes se battent chaque jour pour donner du bien et de l’amour».

C’est curieux, mais ce ne sont pas les mots qui sont venus à l’esprit des Arcisiens quand ils ont reçu leur taxe d’habitation ou leur facture de restauration scolaire…

Au moins cette conclusion aura permis aux invités d’ironiser sur ce sujet pendant le cocktail qui a suivi.

 

4 - Nous ne pouvons conclure sans évoquer ce qui a fait le clou de la soirée. Les invités ont reçu, à leur arrivée, un papier les invitant à poser des questions au maire pendant la cérémonie… par SMS !

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Quel est l’intérêt de poser les questions par SMS… quand on est dans la salle et qu’on peut le faire tout simplement en levant la main ? Une fois de plus il faut «innover», chercher tous les gadgets possibles pour faire «moderne» et «nouveau»…

Mais il faut surtout éviter de donner la parole en direct à la salle, de peur des questions gênantes. Avec les SMS, pas de problème : on peut filtrer (comme le raconte d’ailleurs le journaliste des Nouvelles de Versailles). Les questions posées n’ont ainsi abordé aucun sujet fâcheux … Avec les SMS, le maire peut même préparer les questions, et du coup les réponses, avant la soirée. Qui pourra croire que les questions posées étaient spontanées ? D’ailleurs celles qui apparaissaient sur l'écran de la salle étaient déjà mises en forme dans des bulles jaunes avec une police de caractère soignée… Du vrai direct, on vous dit. 

En conclusion, cette soirée aura surtout permis au maire de se mettre en avant, seul en scène, avec un discours de plus d’une heure agrémenté de films qui ont coûté à la Ville plus de 10 000 € (5000 pour les reportages et 6 à 7000 pour le drone). Si l’on ajoute le buffet servi ensuite, c’est beaucoup d’argent pour une ville dont les finances sont censées être mises en difficulté par l’Etat. Si c’est vrai, pourquoi ne pas avoir supprimé cette cérémonie et économisé ainsi plusieurs dizaines de milliers d’euros ? Certains maires l’ont d’ailleurs fait… à commencer par celui de Fontenay-le–Fleury.

18:40 Publié dans Chronique